REPORTAGE - Aux côtés des biographes hospitaliers, qui consignent la vie des patients en soins palliatifs

Certains établissements hospitaliers proposent à leurs patients en fin de vie de coucher leur histoire sur le papier et, ainsi, de laisser une trace.

Des brancards dans un couloir d'hôpital. (illustration)

Crédit : Valentine CHAPUIS / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - Biographe hospitalier : gros plan sur un métier original

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Ils se rendent au chevet des patients en soins palliatifs et retranscrivent leurs histoires. En France, une vingtaine de biographes hospitaliers passent de chambre en chambre. Ils sont devenus indispensables dans les hôpitaux qui proposent cet accompagnement. Ce métier n'est pourtant pas reconnu par l'Etat et n'est donc pas pris en charge.

Sur le bureau de Christine Desmonts, l'une de ces biographes, s'entassent des dizaines de carnets de toutes les couleurs. "La couleur est choisie par la personne elle-même, donc j'ai tout un panel", explique-t-elle au micro de RTL. À l'intérieur se trouvent les histoires de ceux qu'elle rencontre. "J'enregistre aussi, pour pouvoir sauvegarder les silences et l'oralité de la personne. Pour moi, l'oralité représente vraiment la personnalité", affirme-t-elle. Une heure d'entretien à la fois est accordée au patient, parfois rythmée par des pleurs, des cris ou des rires. Au départ, certains restent muets puis s'ouvrent peu à peu, au fil des rencontres. "Raconter son histoire, ce n'est pas si simple. Je ne voulais pas vous parler", lit Christine Desmonts dans l'un de ses carnets.

La biographe reste particulièrement marquée par l'une de ses rencontres. Il s'agissait d'une "dame analphabète qui disait être étonnée à la relecture parce que finalement, elle parlait comme tout le monde et qu'elle avait réussi à écrire un livre. Et c'était fabuleux pour elle parce que justement, tout le monde lui avait dit qu'elle n'était qu'une moins que rien, qu'elle n'y arriverait pas dans la vie. Et, au bout de sa vie, elle a écrit un livre", raconte-t-elle, des sanglots dans la voix. Si Christine Desmonts cite le "hasard" ou le "destin" qui l'a menée à exercer ce métier; auquel elle n'avait initialement pas songé, il est pour elle aujourd'hui un "cadeau de la vie".

Elisabeth a reçu la biographie de son mari avant qu'il ne disparaisse. Dans la bibliothèque en bois de son appartement havrais, au milieu des atlas et des romans, trône un livre de 400 pages écrit par son époux. "Ça lui a donné un objectif, un projet, qui a fait qu'il a tenu deux ans. Deux ans par les écrits", décrit-elle. À l'intérieur de l'ouvrage se trouvent des photos, des souvenirs et des conseils pour ses petits-enfants et les générations futures. Toute une vie consignée dans ces pages.

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