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REPORTAGE - Un détenu terroriste sur 4 est une femme : la prison de Roanne ouvre un quartier dédié

Face à l'afflux des "revenantes" de Syrie, un quartier spécialisé dans la prévention de la radicalisation (QPR) pour femmes vient d'ouvrir dans la Loire. Le deuxième lieu du genre en France, après celui de Rennes.

à terme, ce quartier à la prison de Roanne va accueillir 14 détenues
Crédit : Cindy Hubert
RTL ÉVÉNEMENT - 1 détenu terroriste sur 4 est une femme : la prison de Roanne ouvre un quartier dédié
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Cindy Hubert
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Pendant longtemps, elles n'ont pas été la priorité de l'administration pénitentiaire, qui a dû gérer d'abord les centaines d'hommes incarcérés pour terrorisme. Aujourd'hui, la donne a changé : 94 femmes sont détenues pour des faits de terrorisme, dont 79 de "revenantes" rapatriées de Syrie.  

À Roanne, les détenues terroristes ne doivent pas croiser le reste de la détention : elles ont leur cour de promenade, leur salle de sport, et 14 cellules qui seront fouillées très régulièrement. En moins d'un an, 49 femmes ont été rapatriées de Syrie. Une "déferlante de revenantes" en quatre vagues, alors l'administration pénitentiaire a dû s'adapter, reconnaît son directeur Laurent Ridel. "Nous avons géré l'urgence, plutôt bien. Nous n'avons pas eu d'incident majeur, mais nous gérons maintenant une phase dans la durée, puisque ces femmes, nous allons les gérer pendant des années. Nous les connaissons maintenant assez bien, ce qui n'était pas le cas quand elles sont arrivées", explique-t-il à RTL.

La majorité des détenues sont des mères de famille

Toutes ces femmes ont effectivement été évaluées pendant 8 semaines en région parisienne. Des femmes souvent abîmées, mariées parfois à plusieurs combattants, elles ont connu la guerre et la vie dans les camps, souligne la directrice de la prison de Roanne Sylvie Marion. "Une majorité sont des mères de famille. Leurs enfants ont été placés, confiés à l'Aide sociale à l'enfance. Nous allons devoir travailler sur la notion de culpabilité que les mères peuvent mettre en avant, par rapport à la situation qu'elles ont vécue."

La prise en charge prévoit donc des ateliers autour de la parentalité, des traumas, du rapport au corps. Tout en continuant de travailler sur l'islam et le désengagement de la violence. Car l'objectif reste le même que pour les hommes, endiguer tout prosélytisme, mais surtout empêcher que ces détenus ne commettent un jour un attentat une fois dehors ou bien derrière les barreaux.

À écouter aussi

Des entretiens sont prévus régulièrement avec les surveillants, un psychologue, une éducatrice, des conseillers d'insertions, assistante sociale, mais aussi un médiateur du fait religieux. Tout cela permet de croiser les regards et de faire une évaluation fine de chacune. "Mais nous restons très prudents, assure Naoufel Gaied, en charge de la lutte contre la radicalisation violence au sein de l'administration pénitentiaire. "On ne fait jamais preuve de naïveté, et encore moins avec des personnes qui ont séjourné durablement sur zone, et qui ont pu éventuellement se préparer à leur retour. Nous sommes donc très vigilants sur la question de la taqiya, cette stratégie de dissimulation que peuvent déployer les personnes radicalisées, et nos équipes sont formées sur cette dissimulation", ajoute-t-il. 

Ce deuxième quartier, après celui de Rennes, va permettre de séparer les femmes qui se connaissent déjà. "Celles qui ont pu être ensemble dans les camps, celles qui peuvent être co-auteures d'un point de vue judiciaire et qui n'ont pas le droit d'être ensemble. Nous aurons donc 14 places à Roanne et 29 places à Rennes pour une prise en charge très diversifiée", explique Naoufel Gaied.

Le passage dans ce quartier est prévu pour durer six mois. À l'issue, la détenue peut rester si l'équipe estime que le travail n'est pas fini, ou bien être orientée soit en détention ordinaire, soit à l'isolement pour des personnes perçues comme dangereuses. 

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