La mobilisation contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron fait toujours rage dans l’Hexagone, après des manifestations gigantesques qui ont rassemblé 806.000 personnes à travers le pays le 5 décembre 2019.
Policiers, enseignants, avocats : de nombreux métiers sont concernés par ce système universel de retraite qui veut fusionner les 42 régimes existant en un seul et proposer un système à points acquis tout au long de la carrière.
Plus de 80% des retraités bénéficient du régime
général des salariés du privé, suivis ensuite des travailleurs agricoles et du
régime des indépendants. Mais derrière ces grandes caisses de retraite, 15
régimes sont considérés comme des "régimes spéciaux". Avec, parmi eux,
la SNCF et la RATP, mais aussi les salariés de la Comédie-Française et de
l’Opéra de Paris, les parlementaires de l’Assemblée nationale ou encore les
mineurs. Tour d’horizon de ces "régimes spéciaux".
Dans le domaine de la culture, seuls les salariés de la Comédie-Française et de l’Opéra de Paris bénéficient d’un régime de retraite spécial très ancien, dû aux contraintes artistiques et techniques des maisons. Celui de l’Opéra de Paris a d’abord été pensé par Louis XIV, selon Télérama, avant d’être officiellement reconnu en 1923 et confirmé comme caisse autonome par la Sécurité sociale en 1945.
Du côté de la Comédie-Française, deux systèmes existent, celui des artistes sociétaires et les autres (de la technique, administration ou de la sécurité). Le premier n’est pas un régime de retraite et ses employés ne sont pas affiliés à un système d’assurance chômage. Les sociétaires qui partiraient au bout de dix ans, même en cas de licenciement, recevront une pension à vie à hauteur de 25% de leurs revenus.
La Comédie-Française et l’Opéra de Paris demandent à leurs employés des conditions physiques exceptionnelles, c’est pourquoi les artistes peuvent s’arrêtent de travailler tôt. C’est le cas par exemple d’un danseur de Ballet qui prendra sa retraite à 42 ans. Cette disposition particulière tient compte de la "pénibilité" du métier, avec le risque de blessures et l'interruption prématurée de carrière et du fait que la majorité peut difficilement continuer à danser les grands ballets au-delà de cet âge avec le même niveau d'excellence.
Du côté de la
Comédie-Française, les techniciens nés à partir de 1962 peuvent partir à la
retraite à 62 ans. Mais la pénibilité des métiers (temps de travail flexible, charges
lourdes à transporter) autorise un départ anticipé dès 57 ans.
Autre régime étonnant, celle des 137 cotisants du Port autonome de Strasbourg qui ont le droit à un départ à la retraite dès 60 ans et une pension équivalente à 75% du salaire touché lors des six derniers mois de leur activité, hors primes. Le port, indépendant, ne bénéficie pas de subventions de l’État et cotise seul à son régime de retraites. Les nouveaux salariés embauchés depuis 2015 cotisent quant à eux au régime général.
Chez les mineurs, les conditions particulières du métier leur offrent également un régime spécial, qui profitent à 1.900 personnes. Les
salariés qui ont travaillé "au fond", c’est-à-dire dans les mines,
et qui ont validé 120 trimestres peuvent partir à la retraite dès 50 ans, s’ils
justifient de 80 trimestres d'activité, à 52 ans s’ils ont travaillé 48 trimestres, ou à 54 ans
après 16 trimestres. Le calcul de la pension se fait au nombre de
trimestres validés par le salarié et d’un coefficient qui change chaque année.
Chaque trimestre de travail au fond donne droit à une majoration de 0,15 % de
la pension. Les anciens mineurs sont autorisés à cumuler leur retraite avec les
revenus d’une autre activité professionnelle. Ils ne percevront cependant pas
de nouveaux droits à la retraite avec leur seconde activité.
Mais la pénibilité physique n'est pas le seul critère pour avoir droit à un régime spécial. Les parlementaires bénéficient eux aussi d'un régime hors normes. Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait évoqué la suppression du régime de retraites des
parlementaires. Depuis quelques années déjà, les députés et sénateurs ne
bénéficient plus de la règle de double cotisation.
Aussi, une nouvelle réforme
appliquée en 2018 oblige désormais les députés à cotiser pendant plus de 40 ans
pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Il passera à 43 ans en 2033, pour
s’aligner sur celle de la fonction publique. Selon l’Assemblée nationale, un député
cotise à hauteur de 10,58% sur son indemnité parlementaire, et peut faire
valoir ses droits à partir de 62 ans. Les sénateurs cotisent quant à eux
pendant 41 ans. Les membres nés après 1955 peuvent prétendre au départ à la
retraite dès 62 ans.
Le système universel d’Emmanuel Macron pourrait bien
ébranler les acquis de ces employés aux conditions de travail particulières.
Dans un récent sondage Harris Interactive, 7 Français sur 10 déclaraient
soutenir la mobilisation contre la réforme. Face à ce mouvement, Emmanuel
Macron s’est dit jeudi "calme et déterminé à mener cette réforme, dans
l’écoute et la consultation".
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