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Changement climatique : les assureurs versent de plus en plus d'indemnités aux agriculteurs

Réchauffement climatique oblige, Groupama verse de plus en plus d'indemnités aux agriculteurs. L'assureur leur a payé 250 millions d'euros d'indemnités en 2019. Un chiffre en hausse année après année à cause des aléas climatiques.

Agriculteurs dans un champ (illustration)
Agriculteurs dans un champ (illustration)
Crédit : Christof STACHE / AFP
Réchauffement climatique : les assureurs versent de plus en plus d'indemnités aux agriculteurs
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Les assureurs versent de plus en plus d'indemnités aux agriculteurs
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Martial You - édité par Sarah Ugolini
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Réchauffement climatique oblige, Groupama verse de plus en plus d'indemnités aux agriculteurs. L'assureur a versé 250 millions d'euros aux agriculteurs en 2019. Un chiffre en hausse année après année à cause du réchauffement climatique et commence à peser sur le budget des assurances. Groupama est un bon thermomètre puisqu'il assure plus de la moitié des surfaces agricoles en France, soit 42.000 exploitations.

Si je m'intéresse au versement de ces primes aujourd'hui, c'est parce que ça illustre parfaitement les difficultés et les injustices du monde agricole. Le monde agricole a été victime de la sécheresse, de la grêle et du gel en 2019. Cela explique ces 250 millions d'euros d'indemnités, mais on voit bien que les coups durs climatiques s'accumulent depuis quelques années.

Du coup, on pourrait se dire que ça coûte de plus en plus cher de s'assurer pour les agriculteurs, et bien c'est encore plus pervers que ça. En fait, quand on regarde les chiffres dans le détail, on constate que l'assurance multirisque climatique ne couvre que les agriculteurs les plus riches. En effet, les indemnités, l'an dernier, ont été versées à 64% aux céréaliers qui faisaient du blé tendre, à 4% aux arboriculteurs et à 1,8% aux producteurs de légumes.

Nos agriculteurs n'ont plus les moyens de s'assurer

Cela signifie que nos agriculteurs ne s'assurent pas car ils n'en ont pas les moyens. Vous avez un peu moins d'une exploitation sur trois qui est assurée. Dans la moitié des cas, ce sont les plus riches qui le font : les céréaliers et les viticulteurs. Vous avez moins de 5% des arboriculteurs qui sont assurés par exemple. Alors les paysans assurent malgré tout leurs bâtiments et leur matériel, comme les tracteurs, mais pas la production annuelle.

Résultat : quand il y a une mauvaise année, une météo catastrophique, et bien c'est la chute. Depuis 2014, on enregistre en moyenne plus de 1.000 faillites d'exploitation par an. Mais avec tous les dérèglements du climat, c'est un risque énorme pour nos agriculteurs mais qui est quasiment insoluble.

On a d'abord des agriculteurs en situation de grande pauvreté (1 sur 5 n'a pas pu se verser de salaire en 2017). L'assurance devient un luxe superflu quand vous avez connu une mauvaise année climatique et qu