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Qui sont les 42.000 mineurs sans domicile fixe en France ?

Selon l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité, 42.000 enfants vivent dans des centres d’hébergement, des abris de fortune, à l'hôtel ou dans la rue. Une situation de précarité qui engendre de graves troubles mentaux chez ces jeunes mineurs.

Tente d'un sans domicile fixe.
Tente d'un sans domicile fixe.
Crédit : JOEL SAGET / AFP
Jeanne Le Borgne

C'est la double peine des enfants de la rue. En France, selon l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité, 42.000 enfants sont sans domicile fixe. Ils sont ainsi trimballés de centres d'hébergement d'urgence en hôtels, en passant parfois plusieurs jours dans la rue. Ainsi, dans la nuit du 22 au 23 août, 1.658 enfants, dont 368 de moins de trois ans, ont dormi dans la rue, et ce, malgré l'appel au 115 -  le numéro d’appel d’urgence pour les sans-abri - par leurs parents. 

Dans leur baromètre "enfants à la rue", l'Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité expliquent que l'âge moyen de ces mineurs hébergés à la suite de leur demande au 115 est de 4,5 ans. "29 % ont moins de 3 ans, soit 12.071 enfants", précisent-ils auprès de RTL. Ils vivent principalement à Paris (53 %), dans le Nord, en Seine-Saint-Denis et dans le Bas-Rhin, des départements où la situation des hébergements d'urgence est particulièrement tendue. Ils sont généralement accompagnés d'un seul de leur parent (40 %), bien souvent leur mère. 

Cette situation est toujours synonyme de conditions de vie dégradées, "mêlant nuisances, insalubrité, exiguïté, insécurité, manque de commodités", dénonce l'Unicef. Y compris pour les "mieux lotis", ceux logés de manière plus pérenne à l'hôtel - ils y restent en moyenne deux ans et demi -, puisque ce type d'hébergement n'est pas adapté à la vie de famille. 

Des enfants emprunts au mal-être et à des troubles mentaux

Cette précarité des conditions de vie, économique, sociale et administrative "engendre d’importantes conséquences sur sa santé physique et mentale à court, moyen et long terme", déplorent l’Unicef, le Samu social de Paris et Santé publique France, dans un rapport intitulé "Grandir sans chez-soi : quand l’exclusion liée au logement met en péril la santé mentale des enfants". 

Ainsi, ces enfants de la rue rencontrent souvent "des obstacles pour accéder à l’école, vivre une scolarité continue et disposer de conditions favorables à leurs apprentissages". Plus généralement, ils souffrent d'un sentiment de mal-être, "qui perturbe leurs relations aux autres, leur estime de soi, leur sommeil, leur alimentation, leur niveau de stress, leurs résultats scolaires, leur implication et leur motivation dans les activités quotidiennes", souligne le rapport. 

Dès lors, ces mineurs sont plus sujets que les autres jeunes de leur âge à des troubles mentaux (troubles intériorisés ou extériorisés du comportement, des troubles de l’anxiété ou encore de la dépression et des troubles de l’humeur), alors même qu'ils ont "de grandes difficultés à accéder aux soins". 

Face à ce constat, Unicef France déplore que "la politique de l’hébergement et de l’accès au logement reste toujours insuffisante et, par certains aspects, s’avère contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant". L'organisme recommande dès lors de "promouvoir la santé mentale des enfants sans domicile en leur garantissant un environnement sûr, bienveillant et stable, propice à leur développement, à leur bien-être et à l’exercice de leurs droits."

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