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Pierre Seel est le seul déporté homosexuel français à avoir témoigné de la persécution nazie
Crédit : OLIVIER MORIN / AFP
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Un mémorial national en hommage aux victimes homosexuelles de la déportation va être inauguré ce samedi 17 mai 2025 à Paris, marquant une nouvelle étape dans la reconnaissance des Triangles roses, grands oubliés de l'histoire de l'Holocauste pendant des décennies. "Le message c'est : on n'oublie pas et on reste vigilants", déclare Jean-Luc Romero, adjoint à la mairie de Paris chargé notamment de la lutte contre les discriminations.
Conçu par l'artiste Jean-Luc Verna, le mémorial a été installé dans les jardins du port de l'Arsenal à Bastille. L'œuvre sera dévoilée samedi matin en présence notamment de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.
Contrairement à Sydney, Barcelone ou Amsterdam, le choix d'un monument en forme de triangle rose - symbole cousu par les nazis sur les uniformes des détenus homosexuels dans les camps - n'a pas été retenu pour ce mémorial qui rend également hommage à "toutes les personnes LGBTQIA+ persécutées à travers l'Histoire". En effet, "l'idée est de penser aux victimes oubliées de la déportation mais également aux victimes LGBT+ d'aujourd'hui pour qui le combat est loin d'être terminé", souligne le président de l'association "Les Oublié.e.s de la mémoire", Jean-Baptiste Trieu.
Selon les estimations, entre 5.000 et 15.000 personnes ont été déportées à l'échelle européenne par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale en raison de leur homosexualité. Pour la France, les chiffres des associations et des historiens varient entre une soixantaine et 200 personnes homosexuelles déportées.
Pendant des décennies, le drame des Triangles roses reste méconnu en France comme à l'étranger. Il faudra attendre les années 1980 pour qu'une pièce de théâtre, des livres et des films commencent à évoquer la question. Le témoignage de Pierre Seel (1923-2005), qui fut interné en 1941 au "camp de redressement" de Schirmeck, en Alsace alors annexée par le IIIe Reich, fera également beaucoup pour que ce dossier sorte de l'oubli.
Côté politiques, le discours du 26 avril 2001 de Lionel Jospin, alors Premier ministre, qui estime que "nul ne doit rester à l'écart de cette entreprise de mémoire" marque un tournant. "Il est important que notre pays reconnaisse pleinement les persécutions perpétrées durant l'Occupation contre certaines minorités - les réfugiés espagnols, les tziganes ou les homosexuels", dit-il.
Quatre ans plus tard, le président Jacques Chirac abordera à son tour le sujet. "Nous sommes là pour nous souvenir que la folie nazie voulait éliminer les plus faibles, les plus fragiles, les personnes frappées par le handicap dont l'existence même faisait affront à leur conception de l'homme et de la société", déclare-t-il alors en avril 2005. "En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels, étaient poursuivis, arrêtés et déportés."
En 2010, une plaque mémorielle est inaugurée à Mulhouse en "mémoire de Pierre Seel et des autres Mulhousiens anonymes arrêtés et déportés pour motif d'homosexualité". La même année, une autre est posée au camp de concentration du Struthof (Bas-Rhin), où ont été déportés plus de 200 homosexuels.
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