80 ans de la libération d'Auschwitz : pourquoi l'étoile jaune a existé avant les nazis

Ce lundi 27 janvier marque la commémoration des 80 ans de la libération d’Auschwitz, le plus grand camp d’extermination des Juifs par les nazis. Une période marquée par l'étoile jaune, un signe d'identification obligatoire pour tous les Juifs imposé par les nazis dans un décret de novembre 1941. Mais ce symbole de discrimination existait avant l'arrivée du nazisme. 

Cette étoile jaune a été inventée à Prague au XVIe siècle alors que les Juifs étaient obligés de se regrouper au sein d’un ghetto. Mais déjà, au VIIIe siècle après Jésus-Christ, le calife Haroun al-Rachid au Moyen-Orient avait instauré un signe distinctif pour marquer les Juifs. Ce musulman autorisait les religions juive et chrétienne à être pratiquées en échange d'une taxe. Pour signifier que la taxe avait été payée, les non-musulmans devaient porter une ceinture jaune. Au XIIIe siècle, les rois et les papes européens ont, par la suite, perpétué la tradition.

Une tradition discriminatoire puisque les Catholiques ont quelque peu réécrit l’histoire et ont fait des Juifs les responsables de la crucifixion du Christ. À l'époque, ils deviennent ainsi les méchants et commencent à être caricaturés avec le nez crochu, un attribut jusque-là réservé aux sorcières. 

Le jaune, "la couleur du traître"

Avec comme prétexte d’éviter les unions entre Chrétiens et Juifs, ces derniers ont été obligés de se distinguer dès l’âge de 7 ans en portant sur leurs vêtements, une petite roue de tissu jaune appelée la rouelle. Ne pas l’avoir était puni par une amende ou même de la prison. Dénoncer quelqu’un qui ne l’avait pas mise était récompensé. La rouelle est en fait l’ancêtre de l’étoile jaune.
Le jaune avait été choisi car cette couleur a une mauvaise image au Moyen Âge. Elle représente les fluides corporels pas très glamour comme l’urine et la bile. La bile qu’on appelle aussi fiel, un mot qui a la même racine que félon. Le jaune devient ainsi la couleur du traître. C'est aussi pour cette raison que Judas est systématiquement peint avec une toge jaune. Plus tard, les ouvriers qui poursuivent le travail alors que leurs collègues sont en grève seront appelés "des jaunes". 

Un triangle rose pour les homosexuels

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Les marquages de ce type envers les Juifs commencent à disparaître au moment de la Révolution française, avant de réapparaître en 1939 lorsque les Allemands envahissent la Pologne. Ils obligent les Juifs à porter un brassard avec une étoile de David. Première étape avant l'établissement de l'étoile jaune composée de deux triangles inversés qui se superposent. Une horrible astuce graphique. 

Dans les camps, les nazis avaient instauré une signalétique basée sur le triangle. D'autres couleurs de triangles existaient comme le rouge pour les prisonniers politiques ou les communistes, le triangle rose pour les homosexuels ou encore le triangle noir pour les "asociaux" qui sont, dans l'esprit des SS, les handicapés, les prostituées, les alcooliques ou les pacifistes. Tous dans l’horrible même panier.

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