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Une épicerie solidaire à Brest, en 2013
Crédit : AFP
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La petite salle ressemble presque à un supermarché. Des étagères remplies de conserves, des frigos pour le poisson et la viande, des étiquettes avec les prix. Ici, dans l'épicerie solidaire d'Arcueil au sud de Paris, 36 familles sur 93 sont considérées comme travailleurs pauvres. Parmi elles, Awa, son panier de course à la main. Cette auxiliaire de puériculture travaille à temps partiel pour un salaire de 750 euros. Avec deux enfants, ça ne suffit pas, alors elle doit travailler 5 à 10 nuits par mois.
"J'ai 32 ans. Parfois, c'est difficile. C'est ma mère qui m'aide à garder mes enfants durant l'année. Quand je vais au travail, mon fils me dit à mamie 'Ah ouais, elle est partie'. Ça me donne vraiment larmes aux yeux et ça me fait pleurer", confie la mère de famille.
Grâce à ses nuits travaillées, Awa dit toucher 1.400 euros le SMIC, de quoi payer son loyer de 600 euros, ses factures d'électricité et d'eau, 250 euros par mois. Mais il faut ajouter les soins pour l'un de ses enfants handicapés. En bas du relevé de compte, il ne reste plus grand-chose pour se nourrir, une injustice selon elle.
"Il y a une espèce d'inégalité. La petite enfance, ce n'est pas payé à sa juste valeur, mais c'est physique. On est contraints de travailler très tôt le matin et très tard le soir. Et à la fin, on gagne que des miettes", déplore-t-elle.
D'après le baromètre national des travailleurs pauvres, réalisé par Andès, un réseau d'épicerie solidaire, avec Ipsos, 17% des salariés sont aujourd'hui des travailleurs pauvres. La moitié d'entre eux ne mangent pas à leur faim. Ils ont souvent le même profil, des familles monoparentales qui travaillent à temps partiel. Leur situation s'est nettement aggravée ces dernières années, depuis le Covid et l'inflation n'a rien arrangé.
Faïrouz, maman solo, travaille à temps partiel avec un salaire de 300 euros par mois et 400 euros d'aide. Travailler ne suffit plus depuis l'inflation. "Depuis qu'il y a eu la crise, ça devient de plus en plus cher, surtout les légumes. Avant, on arrivait à s'en sortir avec 80 euros par exemple. J'arrivais à sortir avec un grand caddie pour tourner à peu près 20 jours avec un petit salaire. Les gens, ils n'arrivent plus à tourner", explique-t-elle en posant une boîte de conserve dans son caddie.
Le phénomène est généralisé. Au Restos du cœur, la part des bénéficiaires salariés est passée de 9% en 2022 à 12% en 2024. À Arcueil, les bénéficiaires ne paient que 10% du montant de leurs courses, mais ce n'est pas une raison pour rogner sur la qualité des produits.
"Il n'y a plus que du lait bio et des oeufs bio et on les a laissés à nos prix avant quand on n'avait pas du bio", explique la responsable de l'épicerie Catherine Gouzou. "On a le droit, comme tout le monde, de pouvoir avoir des produits de qualité". Ici, les bénéficiaires sont inscrits pour un an maximum pour les inciter à effectuer des démarches pour sortir de la précarité.
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