Énergie : "Si on produisait plus, l'électricité serait moins chère", assure Anne Lauvergeon sur RTL

Anne Lauvergeon, ancienne patronne d'Aréva, géant français du nucléaire, était invitée de RTL, ce vendredi 2 mai. Celle qui publie Un secret si bien gardé (Grasset) continue de suivre de près la hausse du prix de l’électricité. 

"On a tous aimé EDF parce qu’il y a encore 20 ans, on avait l'électricité parmi les moins chères d’Europe. Les factures sont devenues considérablement élevées, avec +120% sur les dix dernières années. Il y a plein de gens qui ne veulent plus subir", explique-t-elle.

Face à l’Assemblée nationale, François Bayrou s’est exprimé sur la programmation pluriannuelle de l’énergie avec, notamment, la volonté de relancer l’atome. "Ça lance une nouvelle explosion de renouvelables. Le gouvernement fait le pari qu’on va consommer beaucoup plus d'électricité, jusqu’à plus de 35% sur les dix années qui viennent. Force est de constater que ça n’a pas été le cas", estime Anne Lauvergeon.

Une mauvaise stratégie globale, selon elle

Le titre de son livre est intriguant, quel est donc ce secret qui ferait baisser la facture des Français ? "Le parc nucléaire actuel pourrait produire beaucoup plus, révèle-t-elle. C’est une électricité qui est décarbonée, donc parfaite pour la transition énergétique. Si on produisait plus, l'électricité serait moins chère." Actuellement, "EDF est lanterne rouge des producteurs mondiaux", avec 67% de facteur de charge, à savoir combien de temps d’utilisation des réacteurs par rapport à la capacité théorique.

"Au lieu de se lancer dans d’énormes investissements, vous faites produire plus ce que vous avez déjà. Il y a plus d'hydroélectricité au passage, on n’a plus investi depuis 20 ans, alors qu’on a déjà une électricité décarbonée à 90%. D’un coup, vous avez une masse d'électricité supplémentaire. Comme vous n’avez pas investi, vous n’avez pas à payer les subventions éoliennes et solaires, les nouveaux réseaux, les raccordements. En général, les Français ne le savent pas, tout ça, c’est dans leur facture d’électricité", détaille l’ancienne patronne d'Aréva.