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Un homme reçoit un repas des Restos du cœur, le 21 novembre 2023, à Grenoble
Crédit : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
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Alors que le projet de budget du gouvernement prévoit aujourd'hui 17 milliards d'économies et 14 milliards de hausses d'impôts, afin de ramener le déficit public à 4,7 % du PIB en 2026, le milieu associatif s'alarme des conséquences sur les plus précaires. Les organisations accusent l'État de "sanctionner la pauvreté" au lieu de la combattre.
À Champigny-sur-Marne, des dizaines de personnes sont regroupées devant une distribution alimentaire. Parmi les bénéficiaires, Joël, 67 ans, touche le RSA, soit 530 euros par mois, qui devait être revalorisé à 536 euros en 2026. Mais le projet de budget prévoit un gel des prestations sociales. Une vraie déception : "Parfois, je ne fais qu’un repas par jour. Un petit croissant de temps en temps, un petit plaisir. Le matin, je bois un café, puis c’est tout. Pour moi, c’est de la survie", raconte-t-il d’une voix fatiguée.
Une fois toutes les charges payées, il ne lui reste qu’une centaine d’euros pour vivre. Alors chaque dépense devient un stress : "Moi, je vis avec 3 ou 4 euros par jour. Même les prix les plus bas ont augmenté. Quand vous voyez déjà le prix d'une baguette, c'est 1,10 euro. Produit vaisselle, 1,50 euro. J'ai 67 ans, ce n'est pas une vie."
Face à cette situation, Joël est en colère vis-à-vis du personnel politique : "J'ai l'impression que le gouvernement l'a démissionné. Quand on voit au niveau du gouvernement tout ce qu'il dépense, l'argent va où ? Les lois sont écrites par les riches mais elles sont faites pour les pauvres."
Joël repart avec un caddie plein en attendant déjà avec impatience la prochaine distribution. Pour Benoît Hamon, président de l’ESS France (l’économie sociale et solidaire), le cas de Joël illustre une réalité nationale alarmante : "Ils sont 9,8 millions dans une situation semblable à la sienne. C’est un record. L’Insee n’avait jamais compté autant de personnes sous le seuil de pauvreté en France."
L’ancien ministre alerte sur les effets en chaîne du budget : "Ces 10 millions de pauvres vont perdre l’accès à leurs droits fondamentaux. Et cela se fait dans un silence assourdissant de la classe politique, droite et gauche confondues."
Les associations, déjà à bout de souffle, craignent un effondrement du secteur : "Le Secours catholique a annoncé pour la première fois de son histoire un plan social pour supprimer 150 postes. AIDES, l’association de lutte contre le VIH, fait de même. Et là, on parle d'associations qui sont très visibles, qui ont accès à la générosité des Français à travers les dons. Mais imaginez le tissu des associations aujourd'hui en France."
Selon les estimations du mouvement associatif, les conséquences de ce budget seraient lourdes : 90.000 emplois pourraient être supprimés dans le secteur, voire jusqu’à 186.000 selon l’Union des employeurs de l’économie sociale. "C’est un plan social gigantesque, invisible, mais bien réel", déplore Benoît Hamon.
Son message aux parlementaires est clair : "Si vous construisez un budget, épargnez, pitié, tous les programmes qui permettent encore de maintenir la dignité des personnes."
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