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"On découvre le carnage" : gendarme brigadier, il raconte ses interventions les plus marquantes

Clément Briga est gendarme depuis des années mais son quotidien ressemble rarement à ce qu'on imagine. Entre situations absurdes, quiproquos inattendus, moments de solitude ou scènes franchement drôles, il raconte la réalité du terrain à travers des anecdotes authentiques et savoureuses.

Une patrouille de gendarmerie (illustration)

Crédit : DENIS CHARLET / AFP

Clément Briga : la gendarmerie comme vous ne l'avez jamais vue

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Clément est gendarme de brigade : "celui qui vous protège au quotidien", résume-t-il sobrement. Chaque jour, il revêt son uniforme bleu pour assurer la sécurité des Français. Meurtre, excès de vitesse, exhibition... Rien n'échappe à ses radars. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte ses anecdotes les plus marquantes : de la plus cocasse, à la plus dramatique.

Parmi la longue liste des souvenirs marquants et douloureux qui ont forgé Clément, un occupe une place à part. Il y a "une dizaine d'années", alors qu'il se trouve à La Réunion, le gendarme et son équipe sont mobilisés pour des tirs d'armes à feu déclenchés aux alentours d'un camps de gens du voyage. Quand le brigadier arrive sur les lieux, il est déjà trop tard : le forcené est à terre, l'un de ses collègues aussi... "Des gendarmes venaient de riposter. On avait un forcené qui n'était pas de la communauté des gens du voyage, qui était forain, qui venait de tuer trois personnes de la communauté. Et en sortant, il avait tiré sur les gendarmes. Il blessera mortellement l'un d'eux, qui décédera dans l'hélicoptère, dans l'heure qui suit", s'émeut-il.

Une fois l'individu maîtrisé et le calme retrouvé, Clément saisit l'ampleur de l'événement : "on découvre malheureusement... le carnage", tremble-t-il. Bilan : "Trois membres de la communauté des gens du voyage tués, un gendarme abattu. Un autre a été blessé et un petit garçon de 4 ans a été grièvement blessé à l'épaule", se souvient-il. L'auteur des faits a lui aussi bien failli passer l'arme à gauche quand les victimes se sont "rassemblées pour lui faire la peau". Il est sauvé in extremis par les pompiers mobilisés sur place. De cet événement, de ce choc, le gendarme garde un souvenir douloureux : "Le regard de cet enfant terrorisé, hagard, ne m'a jamais quitté".

Des moments plus légers

À l'approche des fêtes, il est bon de se remémorer quelques souvenirs qui font rire. Le gendarme se souvient notamment d'une soirée de Noël... assez particulière. "Un jeune homme qui avait réveillonné chez ses parents et qu'on contrôle sur la route : il était positif avec plus de 2g d'alcool dans le sang. Donc rétention du permis de conduire et immobilisation du véhicule".

La situation prend une tournure inattendue lorsque sa mère venue le chercher est également contrôlée positive : "plus d'un gramme, rétention du permis de conduire, immobilisation du véhicule". Et jamais deux sans trois... "On appelle le père, nous sommes en période de Covid, le papa descend du véhicule et met le masque chirurgical sur les yeux. Là, on se dit : 'alcoolisé'. Et effectivement, il l'était, donc rétention du permis de conduire et immobilisation du véhicule". C'est finalement la petite-amie du jeune homme "qui n'avait pas réveillonné avec la famille, qui était sobre", qui a ramené la bonne troupe à la maison. Un retour tout, sauf triomphal...

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