"Une contre-soirée antisémite sur les réseaux sociaux". Lundi 21 décembre, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a réagi sur RTL aux insultes et messages haineux visant April Benayoum, Miss Provence, élue première dauphine du concours Miss France. Samedi soir, la jeune femme a mentionné dans sa prise de parole, son père "israélo-italien", ce qui lui a valu une pluie d'attaques antisémites sur les réseaux sociaux.
Dès dimanche, Marlène Schiappa a annoncé avoir saisi la justice et Élisabeth Moreno a demandé à la DILCRAH de faire de même. Le parquet de Paris a depuis ouvert une enquête pour "injures à caractère raciste et provocation à la haine raciale".
Ces discours haineux sont loin de constituer un phénomène nouveau : depuis plusieurs années, les messages racistes se multiplient sur les réseaux sociaux pendant la soirée du célèbre concours de beauté. Comme April Benayoum, de nombreuses Miss ont fait les frais de ces propos répréhensibles et condamnés par la loi... Et ce bien avant l'avènement d'internet.
L'année dernière, déjà, Clémence Botino avait subi des injures racistes sur les réseaux sociaux après son élection. Le CRAN, association anti-raciste, avait alors porté plainte, accusant le gouvernement de garder le silence au sujet des attaques dont faisait l'objet la nouvelle reine de beauté guadeloupéenne.
La même année, Évelyne de Larichaudy, Miss Île-de-France, avait subi le racisme anti-asiatique d'une partie du public. "C’est vrai que les commentaires racistes, c’est dommage, avait-elle répondu dans des propos rapportés par Voici. Et cela montre d’ailleurs qu’il y en a encore en France..."
Trois ans avant Clémence Botino et Évelyne de Larichaudy, Alicia Aylies avait elle aussi fait les frais de propos racistes sur les réseaux sociaux. Comparaison à un singe, moqueries sur sa chevelure frisée... Certains internautes arguant même que la Guyane, département d'Outre-Mer d'où est originaire la lauréate 2017 du concours, n'était pas la France. "Les gens avaient peut-être besoin de voir une Miss France de couleur", avait répondu à l'époque Alicia Aylies.
Franco-béninoise, Flora Coquerel a 19 ans lorsqu'elle est élue Miss France en 2014. Elle est aussitôt insultée. C'est la première fois qu'elle est confrontée au racisme, raconte-t-elle au Monde. "Je n'y prête pas attention. Avec une émission aussi médiatisée, je savais bien que j'allais être critiquée, même pour ma couleur de peau", explique-t-elle alors au journal.
Cette année, Flora Coquerel faisait partie du jury de la compétition. Dimanche, elle a tweeté son soutien à April Benayoum. "Toutes les formes de discriminations sont à bannir et à vomir. L’origine d’une personne ne doit en aucun cas être une source de haine !" a-t-elle écrit sur le réseau social.
C'est lors de l'élection de Flora Coquerel que Sonia Rolland a pour la première fois pris la parole sur le racisme qu'elle a elle-même subi. "Quand j’ai été élue Miss France en 2000, il n’y avait pas de réseaux sociaux. Pourtant, j’ai reçu environ 2.700 lettres d’insultes", écrit-elle dans une tribune publiée dans "Le Plus", rubrique du magazine Le Nouvel Obs (ex-L'Obs).
Elle y explique avoir à l'époque décidé de ne pas en parler. "Je ne voulais pas donner de l’importance à une poignée d’ignorants racistes alors que ceux qui m’avaient élue étaient justement assez ouverts pour élire une métisse franco-rwandaise." Elle aussi a apporté son soutien à April Benayoum après les insultes antisémites dont la première dauphine 2020 a été victime.
Comme le relève France Info, dès 1985, les messages racistes ont plu lors de l'élection de Suzanne Iskandar. Franco-libanaise, la jeune femme raconte avoir reçu des lettres d'insultes et de menaces. "On a mis une photo de moi avec une cible dans ma boîte aux lettres, j'avais des coups de fil anonymes, on me disait 'sale Arabe, retourne dans ton pays', 'tu nous bouffes notre pain', 'je vais te violer', 'te tuer'..." témoigne-t-elle auprès du site d'information.
Déjà après son élection en tant que Miss Alsace, Suzanne Iskandar avait essuyé les propos racistes d'une partie de la population. "Ça m'avait vraiment choquée et j'ai failli ne pas aller à l'élection de Miss France", confie-t-elle aujourd'hui aux Dernières Nouvelles d'Alsace. Comme celles qui lui succéderont, la jeune femme avait reçu le soutien du comité de l'élection. Il était alors présidé par Geneviève de Fontenay.
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