Mac Lesggy explique l'épidémie qui touche nos huîtres

Durant les fêtes de fin d'année, la consommation d'huîtres a provoqué des intoxications alimentaires. Mac Lesggy vous explique l'origine du virus.

Un plateau d'huîtres (image d'illustration)

Crédit : Yukiko Kanada / Unsplash

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Aujourd'hui, je vous parle d’huîtres. Durant les fêtes, certains en ont mangé dans ma famille et ils ont eu des problèmes ! La presse s’en est fait état, lors de ces fêtes de fin d’année, la consommation d’huîtres a été associée à des intoxications alimentaires assez foudroyantes.

En dépit de tous les soins apportés par les ostréiculteurs à produire et livrer des huîtres de la meilleure qualité sanitaire possible, et des interdictions de commercialisation d’huîtres du Calvados, de la Manche, de la Vendée ou encore du Bassin d’Arcachon.

C’est une épidémie et une belle ! Il faut savoir que les huîtres poussent sur nos littoraux, en mer, mais près des côtes. Pour se nourrir, elles filtrent chaque heure entre 100 et 400 litres d’eau de mer. Elles récupèrent tout ce qui traîne. D’où l’importance pour les ostréiculteurs, et pour tout le monde d’ailleurs, que l’eau de mer reste la plus propre possible.

Un virus très contagieux

C’est pour cette raison que nous ne rejetons jamais dans les cours d’eau et dans la mer nos eaux usées sans les avoir retraitées dans des stations d’assainissement, pour en éliminer tous les polluants. En temps normal, ce système marche bien, mais là, cette fin d’année, il s’est enrayé !

Le virus de la gastro est très contagieux et très résistant, un norovirus, a commencé à circuler sur le territoire cette fin d’année. Quand vous avalez un norovirus, il se reproduit dans l’intestin, je vous passe les détails, mais le résultat final, c'est que vous en produisez des centaines de milliards qui partent par les toilettes, voyagent dans les égouts et finissent dans les stations d’épuration.

Ils ne sont pas systématiquement éradiqués, le norovirus est très résistant, et en plus facteur aggravant, en novembre, il a beaucoup plu, ce qui fait que certaines stations d’épuration ont débordé, d’où le rejet et l'arrivée en mer d’eaux mal épurées, et donc riches, en norovirus. Et manque de chance, il se trouve que ces virus qui ne rendent pas malades les huîtres, ont en revanche une affinité avec celles-ci.

Une huître peut ainsi héberger des norovirus pendant un mois environ. Pour les détruire, il faudrait faire bouillir l’huître durant sept minutes. Ce n’est pas comme ça qu’on la mange. D’où cette épidémie de gastro, car il suffit de manger des huîtres contenant au moins quelques dizaines d’exemplaires de ce norovirus pour être intoxiqué.

Comment éviter la propagation du virus ?

Pour éviter de propager le virus, on respecte les gestes barrières quand une gastro se déclare chez vous, car c’est ultra-contagieux : lavage des mains, de la lunette des toilettes, des ustensiles de cuisine.

Du côté des huîtres, il faut renforcer les contrôles pour retirer les huîtres de la vente le temps que le norovirus disparaisse, il faudrait évidemment améliorer les stations d’épuration pour minimiser les rejets d’eaux mal épurées en cas de forte pluie, lutter contre les fuites d’eaux usées, c’est évidemment ce que demandent les ostréiculteurs, heureusement seuls 10% des élevages ostréicoles ont été touchés par cette contamination au norovirus.

Tout cela ne va pas éliminer totalement le risque, car on l’a vu, ce virus résiste aussi bien au séjour dans l’eau de mer qu’aux traitements d’une station d’épuration. À moins d’éloigner les zones ostréicoles des zones de rejet en mer de nos eaux usées, ce qui reviendrait à faire disparaître nombre d’ostréiculteurs, je crains qu’il ne faille s’habituer à vivre avec cette menace, surtout quand il pleut beaucoup.

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