Les Français mangent autant de fromage, mais moins de fromages

Mais où est passé le plateau de fromage ? Car si, comme le disait le Général De Gaulle, la France est le pays au plus de 246 fromages, ils sont aujourd'hui bien moins nombreux à s'inviter entre le plat et le dessert. C'est ce que révèle la nouvelle étude du cabinet Nielsen : seulement 35 % des Français ont pour habitude de manger du fromage lors de leur repas. 

Les fromages de dégustation [ceux qui sont disposés sur le plateau, NDLR] se vendent de moins en moins, précise l'étude. C'est le cas, entre autres, du camembert. Malgré un rebond l'année passée, ses ventes ont diminué de 16% depuis 2016. Le fromage de chèvre rencontre le même problème en perdant des consommateurs depuis quatre ans, selon l'Institut Kantar. Plus globalement, sur cette même période, les rayons "fromages à la coupe" voient leurs ventes diminuer de 15 %. 

La raison de cette perte d'intérêt, est abord économique. En raison de l'inflation, les produits laitiers ont particulièrement flambé ces dernières années. Au marché de Rungis, le kilo de Comté AOP Extra Meule vaut désormais 18 euros, soit 33 % de plus qu'il y a trois ans.

La mozza ou l'emmental en force

Cependant, le fromage n'a pas disparu des repas français, mais a été déplacé : il est parti de ce plateau entre le plat et le dessert pour rentrer dans le cœur du repas. Car l'enquête de l'Institut Nielsen met en exergue une autre évolution : sur ces dix dernières années, deux catégories de fromages progressent fortement. 

Il y a, d'abord, la catégorie des fromages à pâte fraîche, comme la feta ou la mozzarella. En 2024, quelque 216 millions de ces fromages ont été vendus en plus par rapport à 2014. Avec 40.000 tonnes par an, la mozzarella italienne devient même régulièrement le fromage le plus vendu en France. La raison est, là encore, économique : c'est un fromage peu cher, notamment à l'entrée de gamme. Il profite également du réchauffement climatique, car ses consommateurs en mangent davantage lorsqu'il fait chaud, en entrée ou en salade.

La seconde catégorie qui progresse est celle des pâtes pressées cuites, portées par l'emmental, régulièrement sur le podium des meilleures ventes. Ce fromage, vendu souvent râpé, termine, lui aussi, au milieu du repas, que ce soit sur des pâtes ou en gratin.

Moins de variétés, moins de qualité

Ces études montrent donc que c'est la variété de fromages consommée par les Français qui diminue. Car la quantité, elle, reste stable. Chaque année, un Français en mange en moyenne 30 kilos.

Si les catégories de fromages citées plus tôt progressent, d'autres déclinent donc un peu. Et c'est dans ces dernières que se trouve la variété de fromages français. Le Cniel (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière) en comptabilise 1.200. 

Et si les Français délaissent un peu la variété, ils laissent également de côté la qualité. La mozzarella, notamment, est faite à partir de lait d'origine UE, un produit avec des normes moins strictes que pour le lait français. On peut également trouver du correcteur d'acidité dans les mozzarellas, de la cellulose et de l'amidon dans le râpé réalisé parfois avec des chutes de fromages. 

Le seul fromage français tenant tête à la mozzarella italienne est le fromage à raclette, qui correspond à 37 % des ventes en France depuis 2016.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info