En Eure-et-Loir, le zoo-refuge "La Tanière" vient au secours d’animaux sauvés du braconnage, retirés à des particuliers hors-la-loi mais aussi d’espèces sauvages, détenues illégalement, issues des laboratoires ou encore venant de cirques. Le concept a été créé par un couple qui a fait fortune dans la téléphonie mobile. Leurs 270 magasins réalisaient 330 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais en 2009, Patrick et Francine Violas, décident de tout plaquer. Ils nous expliquent pourquoi.
"On avait 1.800 salariés et un jour, un employé nous a envoyé sa démission en ne mentionnant que son matricule de paie. Le soir-même, on a décidé de vendre notre entreprise.", explique Patrick Violas. Le couple a investi 25 millions d’euros dans ce zoo-refuge. On y trouve des cochons, des tortues, des éléphants, des ours, des tigres, des lions ou des chevaux, soit au total 600 animaux.
"Là, on va aller chercher une autruche : le père est décédé et les enfants habitent tous en ville, ce qui n'est pas vraiment pratique", explique le fondateur. Les animaux peuvent être saisis pour détention illégale, trafic, ou mauvaises conditions de détention", poursuit M. Violas. Ce zoo-refuge est un établissement de "transit", rappelle son épouse, le but étant de replacer les animaux chez des particuliers par exemple.
En revanche, certains restent, comme ces 15 babouins de Guinée : 10 mâles, 5 femelles arrivés de Besançon. Ils n’étaient plus les bienvenus au zoo de la Citadelle, un site classé, où ils abîmaient les murs. Il était impossible de les réintroduire dans leur milieu naturel. Pour Sébastien Muller, responsable zoologique, "La Tanière" est une terre d’accueil idéale.
"Ils ont eu la chance de rejoindre cet établissement, qui a créé une volière qui doit être la plus grande volière de présentation à ciel ouvert de babouins en France. Ils sont loin d'être malheureux : six personnes s'occupent d'eux toute la journée. Le moindre petit bobo est immédiatement réglé", assure-t-il.
On passe de la poule à l'éléphant
Mélissa Passe, vétérinaire
Sébastien Muller fait partie des 52 salariés à temps plein présents sur le site qui compte, en plus des espaces pour les animaux, une zone de mise en quarantaine et une clinique. Mélissa Passe, vétérinaire, travaille ici depuis deux ans. "Tout est possible : on passe de la poule à l'éléphant super vite !", lance la vétérinaire. "On ne peut pas tout connaître sur toutes les espèces, donc on a recours à une dizaine de vétérinaires et c'est à nous de référer les cas et de s'adapter en fonction des spécialités de chacun", poursuit-elle.
Le coût financier, d’une telle structure, est très élevé : les charges fixes sont considérables. Il faut soigner, nourrir tous ces animaux. Rien qu’un seul tigre ingurgite en moyenne 15 kilos de viande par jour. Alors forcément, l’addition grimpe très vite. "C'est 15.000 euros de frais de fonctionnement tous les jours", explique Patrick Violas. "Mon mari et moi, nous avons créé tous les investissements mais le budget annuel est financé par la billetterie : chacun est acteur de 'La Tanière'", ajoute Francine Violas.
Mais la crise sanitaire empêche pour l’instant toute visite. Le couple espère que le site qui s’étend sur 20 hectares pourra bientôt rouvrir. "Il suffirait qu'on autorise un client tous les 100 m2 : je crois que dans les magasins, c'est 8 m2, donc ça doit pouvoir se faire, je pense !", estime le gérant du zoo. En attendant, "La Tanière" traverse la crise grâce aux aides des collectivités, et surtout aux dons qui arrivent de toute la France. Mais à terme, ce ne sera pas suffisant.
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