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"J'avais mis de l'argent de côté, j'ai tout donné, j'ai même emprunté" : victime d'une arnaque à l'amour, il perd 50.000 euros

À 67 ans, Dan pensait simplement retrouver l'amour sur un site de rencontre. Mais en quelques semaines, il va pourtant vivre un véritable cauchemar. Une femme virtuelle va gagner sa confiance, l'isoler et lui soutirer plus de 50 000 euros...

Une personne tenant son téléphone portable (illustration).

Crédit : AFP

Arnaque à l'amour : il se fait piéger sur internet et perd 50.000 €

00:22:24

Eugène Duval

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Plus de 2 ans après la très médiatisée affaire du faux Brad Pitt, Dan s'est lui aussi fait piéger par une arnaque à l'amour. À 67 ans, ce père de famille divorcé s'est pris de passion pour une femme virtuelle, sans savoir qu'il s'agissait en réalité d'un faux compte. Le plan bien ficelé des escrocs derrière ce profil factice lui a fait perdre, au total, 50 000 €. Au micro de Faustine Bollaert, il revient sur leurs premiers échanges, la descente aux enfers et enfin, la prise de conscience qui lui a permis de tout arrêter.

Fin mai 2025, Dan rencontre une certaine Aurélie sur l'application de rencontre Disons Demain. "On a parlé de films. J'ai deux films que j'adore et je trouve que c'est un bon test pour voir comment la personne réagit. Ça matchait exactement avec qui j'étais. Et les échanges basculent vite dans l'ultra personnel. Alors qu'ils ne se sont encore jamais vus, son interlocutrice se confie à lui. Elle évoque un drame familial survenu un an plus tôt : la perte de son mari. Et dans la foulée de cette première tragédie, elle lui raconte avoir été victime d'une arnaque l'ayant fait perdre beaucoup d'argent. Sensible à sa situation, Dan veut l'aider, "mon côté humaniste", souffle-t-il dans le studio de Un jour, une vie

Le soixantenaire ne le sait pas encore, mais Aurélie n'est qu'un leurre. Alors qu'il pense converser avec une femme, il discute en réalité avec un escroc dont l'objectif est simple : lui soutirer un maximum d'argent. "C'est ce qu'on appelle le 'love bombing'. Il démarre souvent par plein de messages d'attention, de compassion, d'écoute. On le voit dans l'exemple de Dan ; il aime des films, forcément, le faux profil va aimer aussi. Il a vécu un moment de deuil. Le faux profil également. Donc, tout est fait pour que ça matche bien. Cette phase de 'love bombing', ce sont des messages matin, midi et soir, même la nuit, pour mettre sous emprise", détaille Gwenaëlle, bénévole pour l'association Arnarque moi si tu peux, également invitée de RTL.

Le premier versement

Cette stratégie permet de faire tomber, une à une, les barrières de Dan. En dépit des avertissements qui se multiplient : Aurélie ne souhaite, par exemple, pas le rencontrer. Il y a aussi cet appel échangé où "c'était quasi inaudible", se souvient Dan, qui a mis la mauvaise qualité de l'audio au crédit de ses propres problèmes de téléphonies. Et enfin "des réponses un peu différées, des réponses super construites avec le développement et la synthèse à la fin". Mais ces signaux écarlates, le retraité s'obstine à les occulter. Aveuglé par les feux de l'amour, et fragilisé par sa situation personnelle : "J'avais une sœur qui avait des gros soucis de santé. Et puis ma fille qui sortait d'un burn-out donc j'étais un peu en demande d'aide", se rappelle-t-il. 

À écouter aussi

Le premier versement survient quelques mois seulement après leur premier échange. "Sa fille qui était à Rouen soi-disant, commençait à travailler mais il fallait qu'elle achète une voiture". D'autres suivront... Avec un total versé de 50.000 euros ! Avant que Dan, aidé de sa famille, décide d'enfin se confronter au mur des réalités. "Je leur ai montré qui c'était. Ma fille m'a dit 'fais voir', parce qu'elle est très Facebook, etc. Elle a récupéré tous mes messages. En m'enlevant le téléphone des mains. Elle m'a dit 'mais attends, il faut arrêter tout là, c'est un vrai merdier'". Dan stoppe tout, mais le mal est fait. "J'avais mis un peu d'argent de côté, j'ai tout donné, et j'ai même emprunté", s'étrangle le père de famille...

Aujourd'hui, en dépit d'une plainte, Dan a peu de chances de recouvrer son argent par cette voie là. Une seconde piste semble toutefois se dessiner, celle de la banque. "J'ai fait avec lettre recommandé, accusé de réception, en disant : 'voilà ce qu'il s'est passé, vous êtes tenu à la vigilance'". En attendant d'hypothétiques dédommagements, et pour penser à autre chose, le retraité a repris ses hobbies : le bricolage, la moto et le saxo.

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