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"L'eau montait, on voyait le plafond du bateau" : il chavire durant la Transat Café L'Or et raconte ses minutes d'angoisse en pleine tempête

Durant la première nuit de la Transat Café L'Or, en pleine tempête, le bateau d'Erwan Le Draoulec chavire et se remplit d'eau. Son coéquipier et lui, piégés à l'intérieur du voilier retourné, seront finalement secourus quelques heures plus tard, par hélicoptère...

Les voiliers de la Transat Café L'Or dans le port du Havre, le 22 octobre 2025

Crédit : Lou BENOIST / AFP

Erwan le Draoulec, une nuit pour survivre au naufrage

00:25:08

Eugène Duval

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Erwan Le Draoulec et son coéquier, Tanguy Le Turquais se sont offerts une bonne frayeur durant la Transat Café L'Or, nouveau nom de la Transat Jacques Vabre, une course de bateau reliant tous les deux ans Le Havre à la Martinique. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2025, leur trimaran chavire en pleine mer à cause d'un flotteur défectueux. Acculé dans une petite cabine dans la coque centrale du bateau, le duo s'en sort in extremis, évacué par un hélicoptère. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte cette nuit de cauchemar.

Dans la journée, ce 25 octobre 2025, Erwan Le Draoulec et son coéquipier, Tanguy Le Turquais, s'élancent sur la Transat Café L'Or. L'équipe navigue sur "un trimaran, il n'a pas de quille mais trois coques", explique le skipper pour décrire l'embarcation. Le départ a été avancé d'un jour, conditions météorologiques obligent.

Si les premiers kilomètres se déroulent sans embûche, la suite est une autre histoire. "On était au nord de Cherbourg", raconte Erwan, lorsqu'un un bruit fracassant retentit sur le voilier. "Celui-là, il n'est pas normal", prévient immédiatement le skipper. Mais le bateau va vite, "plus de 40 km/h", et il fait déjà nuit. De plus, la mer est agitée. Le duo doit donc se limiter à des vérifications sommaires. "On n'est pas allé à l'extérieur du bateau pour voir. Il aurait fallu se pencher dans la nuit, c'était hyper dangereux", justifie-t-il. 

Une coque fissurée avant le chavirage

Sans effectuer un tour complet de l'appareil, les deux marins ne se sont pas aperçus qu'une des trois coques s'était fissurée. "À ces vitesses-là, il n'y a pas besoin de taper grand-chose. Une bille de bois suffit", explique Erwan. La conséquence : une perte progressive de vitesse, que le duo attribue à la mer déchaînée. Et Erwan de métaphoriser : "on avait un pneu crevé, mais vu qu'on était dans un champ de bosse, on a eu du mal à se rendre compte qu'il était vraiment crevé".

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À l'approche du Raz Blanchard (un puissant courant marin situé près de la pointe nord-ouest du Cotentin), la situation prend une tournure dramatique. Le multicoque, de plus en plus instable, s'arrête net. "Le bateau a planté, il a piqué du nez", décrit le Charollais. Il chavire, au moment où les deux hommes sont dans la cabine de pilotage. "On s'envole complètement pour aller se fracasser dans la partie avant qui est à peu près 6-7 mètres en avant", retrace le jeune homme. Cette nuit là, deux autres bateaux, malmenés par la tempête, se retourneront et abandonneront. 

Acculés dans cette petite boite de quelques mètres, les skippers sont en grand danger. Le bateau se retrouve à chaque seconde, un peu plus immergé. Et pour ne rien arranger : "il fait nuit et je perds ma frontale qui faisait de la lumière", grince l'invité. S'enclenche alors une course contre la montre. "L'eau monte et on voit le plafond du bateau qui se rapproche. Très vite, on va vers la trappe et on sait exactement ce qu'on doit faire. On arrive sous cette fameuse trappe, j'essaye de l'ouvrir. Tout avait valdingué, des sacs étaient tombés sur elle et sur les poignées. Et tout ça bloquait l'ouverture". Cette trappe, c'est leur survie ! Le seule endroit où les deux skippers sont surs d'être en sécurité. 

Malgré des vêtements imbibés d'eau, ils parviennent dans un ultime effort à ouvrir la petite porte et à s'extraire de la zone à risque. Logé sur un bout du trimaran, flottant au-dessus de l'eau, Tanguy et Erwan sont extraits par un hélicoptère de secours. En vie et sain et sauf, une bonne nouvelle vient s'ajouter à la première. Les équipes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) sont parvenus à extraire de l'eau le multicoque accidenté, d'une valeur de 4 millions d'euros. Aujourd'hui, Erwan est déjà déterminé à repartir en mer, pourquoi pas pour une nouvelle Transat l'année prochaine...

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