Trois des quatre organisations de l'intersyndicale des surveillants pénitentiaires ont appelé dans la soirée du vendredi 17 mai à lever le mouvement de blocage des prisons entamé après l'attaque mortelle d'un fourgon de transfert de détenus (deux agents ont été tués) mardi dans l'Eure.
Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Justice, a noté des "avancées importantes" permettant aux agents de travailler dans de "meilleures" conditions de sécurité et espérer ainsi "ne plus jamais revivre un tel drame".
Sylvie, 39 ans, est brigadier-chef à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d'Europe (elle encadre l'aile qui accueille les courtes peines, 600 détenus). Un centre pénitentiaire marqué par plusieurs agressions très violentes depuis le début de l'année. Il y a un peu plus de deux mois, un prisonnier, un peu plus agité que les autres, a bien failli éborgner l'une de ses collègues. Sylvie est intervenue juste à temps. "Lorsque ma collègue a essayé de le maîtriser, le détenu s'en est pris à elle. Il lui a arraché les cheveux, a tenté de lui crever les deux yeux." Elle parle d'un "choc", gardant dans sa tête "l'image" de sa collègue - toujours en arrêt avec un risque de séquelles - "avec l'œil en sang".
La brigadier-chef espère changer prochainement d'établissement. Aujourd'hui, elle vit seule à quelques centaines de mètres de cette prison dans le foyer réservé aux agents. Ses deux enfants et son mari, eux, habitent à 200 kilomètres. "Je n'ai pas le choix. Il faut que j'aille bosser pour payer mes factures. Ce n'est pas facile, car on ne sait pas ce qui nous attend derrière la porte de la cellule qu'on ouvre le matin", confie-t-elle pour un salaire moyen de 2.200 euros par mois. À la fin de l'été, elle espère bien être mutée plus près de sa famille, dans une prison plus calme.
En attendant, Sylvie a retrouvé son quotidien marqué par l'agressivité des détenus. Des détenus qui peuvent "nous balancer des objets, nous cracher dessus, nous bousculer. Y a pas mal d'agressions. Fleury, c'est très difficile."
Willy, lui, est brigadier au sein du PREJ de Fleury-Mérogis (pôle de rattachement des extractions judiciaires). Un dispositif qui vise à assurer la coordination et la supervision des opérations d'extractions judiciaires, comprenant le déplacement des détenus pour leur comparution devant les tribunaux, les audiences, les soins médicaux ou psychiatriques, ainsi que leur transfert entre les différents lieux de détention.
Au micro de RTL, l'homme de 52 ans raconte son quotidien ponctué d'invectives de la part de détenus et de badauds croisant la route de son véhicule pénitentiaire en ville. "Y a toujours des individus qui nous crachent dessus, nous insultent, nous empêchent de passer."
Willy préfèrerait des véhicules banalisés. Il aimerait aussi être mieux armé, son arme de poing ne lui suffisant pas. Notamment face à des criminels, comme dans l'Eure, lourdement équipés. "On ne peut pas intervenir face à des fusils d'assaut", constate-t-il.
Aucune extraction de détenus n'a eu lieu à Fleury-Mérogis depuis la meurtrière évasion. Une seule exception : le principal accusé du procès en appel de l'attentat de Nice afin de ne pas stopper les audiences, par respect pour les victimes.
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