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Ouverture du procès du "baiser de la mort" : les confessions de la gardienne de prison devenue complice de la mafia corse

Seize personnes, dont une surveillante de prison, sont jugées, à partir de ce lundi 6 mai, pour le double assassinat à l'aéroport de Bastia-Poretta en 2017. Cathy Sénéchal s'est confiée à RTL.

Une fusillade, survenue en 2017, a fait deux morts, des mafieux, à l'aéroport de Basti-Poretta.
Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Le procès du "baiser de la mort" à l'aéroport de Bastia-Poretta
00:03:58
Plana Radenovic - édité par Baptiste Marin
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Un renversement, digne d'un film. Cathy Sénéchal, une surveillante pénitentiaire, est accusée d'avoir donné le signal à des membres d'une des organisations criminelles corses les plus connues pour assassiner deux hommes, mafieux également, à Bastia. Cette fusillade mortelle a eu lieu le 5 décembre 2017. Le procès de ce double assassinat s'ouvre ce lundi 6 mai dans les Bouches-du-Rhône. La fonctionnaire sera sur le banc des accusés. 

Le 5 décembre 2017, à 11h20, une femme, grande, aux très longs cheveux bruns, se précipite vers un homme dans le hall des arrivées de l'aéroport de Bastia-Poretta. Elle l'embrasse. Elle, c'est Cathy Sénéchal, une surveillante de prison de 41 ans, originaire du Nord. Lui, c'est Jean-Luc Codaccioni, un Corse. Cette figure d'une organisation mafieuse est incarcérée dans cette même prison où les frontières entre personnel et détenus sont connues pour être floues. Ce jour-là, il rentre d'une permission de sortie. Un autre mafieux, Antoine Quilicchini, en liberté, lui, est venu chercher son ami à l'aéroport.

Le baiser de Cathy Sénéchal est un signal donné aux tueurs. Quelques minutes plus tard, Codaccioni et Quilicchini s'effondrent, criblés de balles. La surveillante a donc basculé. Elle se confie dans une correspondance, engagée il y a près de deux ans, avec une journaliste de RTL. Selon le terme employé par l'expert-psychologue, la quadragénaire est "corsicalisée". J’ai commencé à apprendre le corse par mes détenus. (...) Comment ne pas tomber amoureuse ? Mon activité préférée est mon apprentissage de tout ce qui concerne la Corse. Elle est ma passion. Tout ce qui peut me rapprocher d’elle me contente", se souvient Cathy Sénéchal.

L'ennui, point de départ de son amour pour la Corse

Comment cette femme a-t-elle pu jouer un rôle si fondamental dans la criminalité organisée ? Tenter de répondre à cette question sera l'un des enjeux de ce procès, estime son avocat Renaud Portejoie. 

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Dans cette correspondance, la quadragénaire explique son amour pour la Corse. La base de tout, c'est l'ennui. Cathy Sénéchal dévore des polars et des séries comme Mafiosa. Elle suit également des cours de criminologie. Son mari est dépressif, la routine familiale ne la fait pas rêver. Elle s'est installée sur l'île en 2014, elle l'écrit, sur les conseils d'un prisonnier. "Un détenu corse de Paris La Santé où je travaillais à cette période m'a dit que là-bas, c'est 'l'enfant roi'", souligne-t-elle. 

"Mon fils était harcelé à l'école. Et j'ai vu la différence, en Corse, il souriait, avait des amis, il était heureux", écrit Cathy Sénéchal. À la prison de Borgo, la surveillante noue une "amitié particulière", selon ses mots, avec un détenu, Ange-Marie Michelosi. Ce dernier, qui sera cet après-midi dans le box des accusés à ses côtés, est engagé dans un projet de vendetta. 

Assumer, "la seule chose que je puisse faire"

Avant le procès, Cathy Sénéchal refuse de perdre la face. Si elle admettait avoir tout perdu, risquer la réclusion criminelle à perpétuité, elle pourrait s'effondrer psychiquement, pense la fonctionnaire. "Je ne suis pas une personne qui parle beaucoup. Question sentiment, je suis pudique mais sachez que ma conscience, elle, est bavarde. Elle regrette le mal fait à des gens qui ne lui ont rien fait."

Mais je suis lucide aussi et la seule chose que je puisse faire est d’assumer mes faits. Aucun retour en arrière n’est possible !" assure Cathy Sénéchal. Dans ses lettres, elle se projette dans cette salle d'assises d'Aix-en-Provence, elle dit redouter le moment où elle va croiser le regard des familles des victimes. Un regard qui restera gravé dans sa mémoire, comme celui des deux hommes assassinés à Bastia-Poretta.

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