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Gilles Furigo était l'invité de Faustine Bollaert ce lundi 15 décembre 2025
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Gilles Furigo a dirigé le "SDHP" le Service de Protection des Hautes Personnalités pendant plusieurs années. Vigilance, anticipation et sécurisation y sont les maîtres-mots. François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Hillary Clinton ou encore Charles III, ils ont tous été sous sa protection. Au micro de Faustine Bollaert dans Un jour, une vie, il distribue les bonnes et les mauvaises notes en matière de sécurité.
Au cours de sa longue carrière, Gilles Furigo a assuré la sécurité de trois présidents de la République française. Il a fallu composer avec les exigences des uns, les intolérances des autres et trouver un équilibre fragile entre sécurité et liberté. Dans cet exercice périlleux où il faut être "un mouton à 5 pattes", dit-il, certains présidents ne lui ont pas facilité la tâche. C'est notamment le cas de Jacques Chirac, très attaché à sa liberté de mouvement.
"À l'époque, dans les années 95-2000, Jacques Chirac ne voyait pas l'intérêt d'une sécurité. Je me souviens, un jour, il sortait d'un déplacement. Il était avec un seul officier de sécurité. Il lui a dit : 'Vous voyez la poubelle qui est là ? Il y a une bombe dedans. Si elle explose : deux morts. Si on avait été sept, il y aurait eu sept morts'. Il ne supportait pas d'avoir trop de monde autour de lui", raconte celui qu'on surnommait "le gorille de l'Elysée".
Cette garde rapprochée qu'il aimait tant détester lui a pourtant été bien utile. En déplacement dans le 5è arrondissement de Paris, en 2005, Jacques Chirac fait un accident vasculaire cérébral (AVC). "On a réussi à transporter un président de la République de Val-de-Grâce à l'Elysée, sans que personne ne le sache, se félicite-t-il. On ne le saura que le lendemain, à 13h, puisqu'il y avait les Universités d'été de l'UMP".
Son prédécesseur et adversaire politique, François Mitterrand, était également difficile à protéger. En effet, l'ancien président avait fait le choix de ne pas s'installer de façon permanente à l'Elysée. "Ça a compliqué les choses, souffle Gilles. Il était rue de Bièvre et c'était la préfecture de police qui était chargée de la sécurisation de son domicile". À cela s'est ajoutée sa maladie cachée (il avait un cancer de la prostate, ndlr), compliquant tout déplacement : "chaque trajet devait être calibré, il ne fallait pas que le président soit trop fatigué. Si le président avait une faiblesse quelconque, il fallait éviter que ça se voie", se souvient-il.
Ce dernier était toutefois plus docile que Jacques Chirac. "Le président Mitterrand écoutait quand même. C'est un peu mitigé. Par moment, il voulait vraiment avoir sa face de liberté. Mais il écoutait également la sécurité", tempère-t-il. A contrario, Nicolas Sarkozy était "assez souple", poursuit l'ancien garde du corps. "Il partait du principe que la sécurité, c'était un métier, et qu'à partir du moment où on lui disait : 'attention, là, il y a un problème', il le prenait en compte, tout en précisant qu'il était néanmoins d'une exigence rarement vue : il ne fallait pas se planter, il ne fallait pas raconter n'importe quoi".
Mais aussi malléable soit-il, cela ne l'a pas exempté de quelques frayeurs. "Je me souviens d'un déplacement. Lorsque le président allait tendre la main, quelqu'un lui a attrapé le col et l'a tiré. Et ça, c'était imparable, parce qu'il n'avait pas d'armes et ça s'est passé au dernier moment. L'agresseur a été plaqué au sol en un peu plus d'une seconde", retrace Gilles.
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