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"On voit quelque chose d'orange près d'une énorme cascade d'eau" : il secourt un miraculé coincé depuis 48 heures en montagne

Éric Mesnier a passé 18 ans au PGHM (pelotons de gendarmerie de haute montagne), réalisant plus de 600 opérations de secours en haute montagne, des avalanches aux treuillages les plus périlleux. Au micro de RTL, il se souvient d'un sauvetage en particulier : celui d'un skieur de 23 ans ayant passé près de 2 jours, seul en montagne.

Eric, sauveteur en haute montagne, était l'invité de Faustine Bollaert ce jeudi 11 décembre 2025

Sauveteur en haute montagne, il raconte ses missions les plus dangereuses

00:25:51

Eugène Duval

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Éric Mesnier a passé 18 ans au sein du PGHM (pelotons de gendarmerie de haute montagne). Au cours de ses 600 opérations de secours en haute montagne, il a sauvé des centaines de vie. Au micro de Faustine Bollaert, il raconte le sauvetage inespéré d'un jeune garçon, perdu en montagne pendant plus de 2 jours.

En ce mois de décembre, à la station des Deux Alpes, Éric Mesnier, gendarme de haute montagne reçoit le coup de fil d'un papa très inquiet pour son fils, Raphaël. "Il nous appelle en disant que son garçon, qui est très carré, qui n'est jamais en retard, n'est pas rentré à l'hôtel (après la session de ski, ndlr)". 

La nuit est déjà tombée, pour l'équipe de sauveteur, impossible de pratiquer dans ces conditions. Ils partiront à sa recherche le lendemain, au lever du jour. En dépit du matériel sophistiqué dont dispose les secouristes (hélicoptère, détecteur de victimes d'avalanches, chiens surentraînés), la première journée de fouille n'aboutit à rien.

Ce n'est que le deuxième jour, après 48 heures d'intenses recherches qu'une masse est identifiée, au pied de la vallée de la Romanche. "On voit quelque chose d'orange près d'une énorme cascade d'eau qui fait une cinquantaine de mètres. Et on pense au pire, malheureusement". Des dizaines d'heures seul en montagne, sous des températures négatives et avec comme seule couverture, son manteau de ski... les chances que le jeune garçon soit encore en vie sont minimes. 

"Une masse est identifiée"

Et pourtant, le miracle se produit : "Au moment où l'on s'approche avec l'hélicoptère, une masse est identifiée, on voit une main qui se lève. Et on a envie de sauter dans le vide pour aller le chercher. Et là, on reprend nos esprits", reconstitue Eric. Car le sauveteur sait qu'il doit rester lucide. Si le jeune homme est encore en vie, le plus dur reste à faire. 

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L'extraction d'un corps ayant fortement baissé en température est un exercice périlleux. "Il faut qu'on le laisse dans la même position qu'on l'a trouvé et qu'on l'évacue comme ça. Si jamais on le bouge trop, on va désamorcer la pompe cardiaque", explique le sauveteur en précisant que "si vous faites une erreur, vous allez vous retrouver avec un massage cardiaque à effectuer jusqu'à l'hôpital". Heureusement pour Raphaël et l'équipe de secouristes, l'extraction s'est déroulée sans encombre. Une fois en sécurité, le jeune garçon a expliqué à Éric qu'il s'était perdu en suivant ce qu'il pensait être les traces de ski de son père, aboutissant sur un télésiège fermé. 

10 jours plus tard, Raphaël a rendu visite à Éric et son équipe de la PGHM. Les nouvelles étaient bonnes : ses deux jours passés dans le froid glacial ne lui ont laissé aucune séquelle. "Aujourd'hui, il est ingénieur à côté de Barcelone. Donc ça, c'est chouette", sourit le gendarme. 

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