Harcèlement scolaire : dès le CE2, jusqu'à 34 questions... Ce que l'on sait du questionnaire de détection

Le plan de bataille anti-harcèlement se dévoile un peu plus. Ce mardi 24 octobre, le ministère de l'Éducation nationale a diffusé les questionnaires d'auto-évaluation qui seront proposés aux élèves dès le mois de novembre. Selon un communiqué du ministre, "deux heures du temps scolaire seront banalisées à cette fin, entre le jeudi 9 novembre et le mercredi 15 novembre".

Tous les élèves scolarisés du CE2 à la Terminale seront concernés par ce questionnaire. Trois versions ont été éditées par l'administration. Les enfants rempliront cette grille "prioritairement" avec leur professeur principal en collège et lycée, ajoute le ministère. Les questions, elles, ont été élaborées avec des experts, assure-t-on.

Chaque questionnaire se présente sous la même forme. Il y a, à chaque fois, quatre séquences de questions : "Avant d’aller à l’école", "À l'école", "Sur Internet ou sur les écrans" et "Comment te sens-tu ?". Pour les élèves du niveau élémentaire et du collège, le questionnaire opte pour le tutoiement, pour les lycéens, le questionnaire utilise le vouvoiement.

Entre 24 et 34 questions selon les niveaux

Pour les élèves de CE2, CM1 et CM2, 24 questions sont présentes dans le questionnaire. Pour les collégiens et les lycéens, le questionnaire est plus fourni et comporte 34 questions. À chaque fois, l'élève doit chiffrer sa réponse entre 1 (jamais) et 4 (très souvent). Plus le résultat final est grand, plus la situation s'apparente à du harcèlement (ou du cyberharcèlement) scolaire. Une dizaine d'autres questions, plus générales sont également soumises aux élèves : connaissance de la plateforme 3018, connaissance d'autres élèves harcelé(e)s, etc.

À lire aussi

homophobie

Homophobie : victime de cyberharcèlement, la présidente des Scouts de France démissionne

Voici quelques exemples des questions posées :
- "As-tu peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves ?"
- "Es-tu exclu(e) des groupes de travail par un ou plusieurs élèves ?"
- "Est-ce qu’on t’a donné un surnom méchant ?"
- "As-tu mal au ventre ou à la tête à cause de ce que tu vis à l’école ?"
- "Est-ce qu’un ou plusieurs élèves font courir des rumeurs sur vous ?"
- "Des photos ou messages circulent-ils sur vous sans votre accord sur un téléphone portable, sur les réseaux sociaux ou sur une plateforme de jeux en ligne ?"
- "Avez-vous du mal à faire vos devoirs à cause de ce que vous vivez au collège/lycée ?"

Tous les questionnaires seront anonymes. "Il ne s’agit ni d’un contrôle, ni d’un test et il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse", tentent de rassurer les auteurs du questionnaire. Celui-ci avait été annoncé par Gabriel Attal, lors d'une conférence de presse, fin septembre. "Notre plan, c'est 100% prévention, 100% détection, 100% solutions", avait déclaré la Première ministre Élisabeth Borne à ce même moment. L'annonce de ce plan faisait suite au suicide de Lindsay, harcelée par ses camarades, en mai dernier dans le Pas-de-Calais.

Si vous êtes victime de harcèlement ou de cyberharcèlement, un numéro de téléphone existe : le 3018. Il est disponible sept jours sur sept, de 9h à 23h. Vous pouvez aussi contacter les conseillers spécialisés sur 3018.fr par tchat en direct, via Messenger ou WhatsApp.