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États-Unis : quelles différences sur le plan économique entre Trump et Biden ?

Les principales différences entre Donald Trump et Joe Biden sur le plan économique, résident dans la fiscalité et les dépenses publiques.

Joe Biden et Donald Trump en meeting avant la présidentielle (illustration)
Crédit : MANDEL NGAN, JIM WATSON / AFP
États-Unis : quelles différences sur le plan économique entre Trump et Biden ?
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Martial You - édité par Venantia Petillault
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On a beaucoup opposé Trump et Biden mais est-ce qu'ils sont si différents que ça l'un de l'autre au niveau économique ? Ils le sont bien sûr mais pas forcément là où les imagine, par exemple sur le protectionisme.

Mais la grande différence est fiscale. Trump, c'est le roi de la théorie du ruissellement. 
Et s'il est réélu, on aura du Trump au carré. Pour lui, il faut réduire massivement le train de vie de l'État fédéral et baisser encore les impôts des entreprises parce que ça favorise la création de valeur, l'emploi et donc la croissance du pays. Mais ça veut dire aussi que l'État se désengage du financement ou du soutien de certains programmes gouvernementaux en faveur des assurances de santé, de certains programmes éducatifs.

Biden, lui, c'est une vision de gauche. Trump l'a traité de socialiste (c'est-à-dire de communiste chez nous), c'est faux mais c'est vrai qu'il a une fibre plus à gauche encore qu'Obama. Et Biden veut augmenter les taxes sur les entreprises, réduire les avantages accordés aux hedge funds (les grands fonds d'investissements) pour récupérer des recettes fiscales et soutenir des programmes d'industrie verte.

Le bilan de Trump, plutôt bon avant le coronavirus

Mais alors attention parce que le coronavirus a aussi révélé les failles, les fragilités de l'économie américaine. C'est ce que j'appelle la "Covid Économique". Le virus a aussi fait flancher les pans de l'économie qui étaient les plus fragiles.

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Mais j'ai le souvenir d'avoir vu Trump à Davos, au début de cette année, quelques jours avant la catastrophe Covid-19. Il affichait le niveau de chômage le plus bas depuis les années 60, un niveau de profits à la bourse exceptionnel (22% de croissance sur le Dow Jones en 2019), un redressement du déficit du commerce extérieur. Mais attention, les emplois créés sous TRUMP ont couté très cher car ils ont été en quelque sorte subventionnés par les baisses d'impôts aux entreprises. Il a creusé le déficit public, Euler Hermes prévoit une dette publique de 159% du PIB en 2030 (on n'a pas de leçons à donner mais, nous, on sera à 120%).

Son bras de fer avec la Chine a aussi retardé les accords commerciaux qui prévoyaient que Pékin achète pour 200 milliards de dollars de biens américains, on en est loin. Et puis, les profits de la bourse sont aussi entretenus par les baisses d'impôts mais les entreprises n'ont pas créé de la valeur, elles ont utilisé l'argent pour racheter leurs propres actions et verser des dividendes.

Donc, aujourd'hui, à l'heure du coronavirus, on se retrouve avec une économie américaine qui voit le chômage repartir en flèche et pas d'amortisseurs sociaux. C'est la limite du protectionisme dur. Au départ (surtout sur un territoire aussi vaste que les États-Unis), vous êtes plutôt gagnant. Mais sur un second mandat, ça risque d'être le revers de la médaille économique avec peu de marge de progressions sur l'économie domestique et des partenaires européens ou chinois qui s'organisent pour augmenter les droits de douane ou contourner les États-Unis en investissant moins là-bas.

Biden, moins protectionniste que Trump ?

Ça reste "l'America First", ils sont tous les deux pour défendre les intérêts des États-Unis (on a souvent tendance à oublier qu'un Président américain, parce que c'est un grand show mondial donc on projette nos attentes et nos priorités, est d'abord le défenseur des États-Unis. Et les électeurs l'attendent là-dessus. Les États-Unis sont fondamentalement protectionnistes. Biden défendra les GAFA au même titre que Trump si vous voulez.

Alors bien sûr ce qui va différer, c'est la méthode et l'approche pour protéger l'industrie américaine. Vous avez la diplomatie du Cow-boy à grand coup de pied dans la porte du saloon (façon Trump), et ça se prolongera avec sans doute un durcissement en sortant des instances de gouvernance internationale. Biden, lui, sera plus diplomate et va sans doute s'appuyer sur sa fibre environnementale pour favoriser l'économie américaine sur son sol. Biden, c'est le candidat le plus vert depuis Al gore. 

On peut imaginer qu'il mette en place des normes environnementales par exemple qui surenchérissent le prix d'un bien fabriqué à des milliers de kilomètres en Chine ou suivant des critères sociaux qui sort du jeu le "made in China" au profit des produits américains. C'est plus subtile que les droits de douane mais ça revient au même. Historiquement, aucun président sortant n'a été réélu en période de récession. Et là, on y est ! En effet, -6,5% cette année sans doute (on sera aux alentours de 10% de chute chez nous) et un rebond de 5% l'an prochain. Mais c'est une récession un peu particulière car elle est mondiale. Donc même l'américain de base peut comprendre que Trump n'y est pas pour grand chose. En revanche, on peut lui reprocher son déni et le traitement sanitaire.

Incarner le changement et le renouveau

L'économiste Philippe Waechter a noté que depuis 1950, pas un seul sortant n'est passé en période de récession. En 1960, Kennedy succède à Eisenhower, en 1980, Reagan remplace Carter et en 2008 Obama. Il y a un vote sanction bien sûr mais il y a aussi une personnalité politique qui incarne un changement et un espoir de renouveau, qui colle à son époque.
Là, c'est un peu différent par la nature de cette récession et puis aussi par la personnalité de l'alternative au Président sortant. Biden est dans le paysage politique de Washington depuis 50 ans !

Camélia Harris peut incarner en vérité ce renouveau. On a sans doute (et c'est assez inédit mais c'est lié à l'âge de Biden) un vote qui prend aussi en compte dans l'équation la personnalité de la co-listière pour incarner l'avenir.

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