Après l'horreur, place au recueillement et à l'unité nationale. François Hollande reçoit dimanche les chefs de partis, deux jours après les attentats les plus meurtriers de l'histoire de France. Au moins 129 morts et 352 blessés : les attaques perpétrées vendredi soir à Paris, revendiquées par l'État islamique, sont sans précédent. Le président, qui a qualifié les attentats d'"acte de guerre", a décrété deux mesures exceptionnelles (un deuil national de trois jours et l'état d'urgence) et décidé de porter à 3.000 le nombre de renforts militaires déployés en France. Sur le front extérieur, la France, engagée militairement en Syrie et en Irak, "frappera" Daech pour le "détruire", a renchéri le Premier ministre Manuel Valls.
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Terrasses vides, trottoirs déserts, rideaux tirés, le silence régnait samedi soir dans les rues de Paris. En dépit de l'interdiction des manifestations à Paris jusqu'à jeudi, quelques centaines de personnes se sont tout de même rassemblées samedi soir place de la République, haut lieu de la mobilisation post-Charlie, où la devise de la capitale "Fluctuat nec mergitur" ("Il est battu par les flots mais ne sombre pas") a été peinte en grand. De nombreuses personnes se sont également recueillies à travers le pays pour rendre hommage aux victimes.
Les enquêteurs des services antiterroristes ont déjà identifié deux des assaillants. L'un, qui a participé à la prise d'otages sanglante dans le Bataclan, Omar Ismaïl Mostefaï, est un Français de 29 ans. Né à Courcouronnes (Essonne), en banlieue parisienne, il était fiché pour sa radicalisation islamiste depuis 2010, mais n'avait "jamais été impliqué dans un dossier de filière ou d'association de malfaiteurs terroriste", selon le procureur de Paris, François Molins. Les enquêteurs ont par ailleurs mis la main, près du corps d'un kamikaze du Stade de France, sur un passeport syrien appartenant à un migrant enregistré en Grèce, selon Athènes, mais inconnu des services français. Outre cette piste syrienne, l'enquête a mis au jour une piste belge. Trois personnes ont été arrêtées par les autorités belges. Parmi elles, l'homme qui avait loué la Polo noire des kamikazes retrouvée garée devant le Bataclan, théâtre de la plus meurtrière des attaques.