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3 min de lecture
Philippe Chadrys, le directeur national adjoint de la police judiciaire, est l'invité de RTL Soir
Crédit : RTL
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Cinq jours et cinq nuits. Près de dix ans après les faits, Philippe Chardys, ancien responsable de la sous-direction antiterroriste (SDAT) et désormais directeur national adjoint de la police judiciaire, revient sur cette nuit du 13 novembre 2015, durant laquelle 130 personnes sont mortes et 413 autres ont été blessées lors des attentats perpétrés au Stade de France, au Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants parisiens.
Dans son livre, Philippe Chardys revient donc sur ces cinq jours et ces cinq nuits, les plus intenses de sa carrière. Mais plutôt que de raconter le déroulé de l'enquête, il a préféré "rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont vu leur vie personnelle mise en sommeil au profit d'une enquête", raconte-t-il sur RTL.
Lui se trouve dans sa voiture quand les premières attaques sont menées. Son téléphone n'arrête alors pas de sonner. "Quand des faits de cette nature se commettent, ça va très vite. Ça sonne de partout. Les SMS tombent, on n'a même pas le temps de prendre les appels. Je comprends assez vite qu'il se passe quelque chose de grave", explique-t-il.
De retour aux bureaux de la SDAT, il comprend que les faits sont graves. "On parle de dizaines de morts, d'explosions, de ceintures explosives, de kamikazes, de tirs, de fusillades sur les terrasses", énumère-t-il. Puis une prise d'otages.
"La première question que l'on se pose lorsqu'il y a un attentat, c'est combien de morts. C'est dramatique, mais combien de victimes", explique-t-il, avant d'enchaîner sur les autres questions qui se posent : "Qui sont les terroristes ? Y'en a-t-il encore dans la nature ? L'identification des terroristes est extrêmement importante, puisque c'est ce qui nous permet de dérouler nos investigations, les perquisitions, et surtout de recueillir des éléments qui vont nous amener à identifier d'éventuels complices", poursuit Philippe Chardys.
Les attaques se déroulent en 37 minutes seulement. Et celle du Bataclan est donc toujours en cours. La vidéosurveillance, les témoignages et les vidéos de particuliers leur permettent de reconstituer le déroulé de l'attaque.
"Il faut s'organiser parce que le plus compliqué et le plus important pour nous, c'est de s'organiser, de faire en sorte que chacun sache ce qu'il a à faire, de gérer les scènes de crime. À ce moment-là, on ne sait pas encore combien il y a de scènes de crime. Il y aura huit scènes de crime au total. Et puis, on se répartit le travail avec les services co-saisis", explique-t-il.
Après l'entrée, dans le Bataclan, de deux policiers de la BAC, "les terroristes sont stoppés dans leur élan, ce qui permettra d'arrêter le massacres et de faire en sorte que les services de secours puissent œuvrer". Puis vient l'assaut de la BRI. Et si tout se passe correctement, pas d'effusion de joie. "Parce qu'à cette heure, nous avons la responsabilité de l'enquête."
Ils commencent alors à dérouler des pistes. "En Belgique. Puis l'un des terroristes du Bataclan est identifié. La découverte d'un téléphone va nous permettre de localiser un lieu, qui va nous permettre, là aussi, de nous ramener vers la Belgique", poursuit-il.
Le lendemain matin, les constatations commencent. "Elles sont importantes parce qu'elles permettent d'identifier les victimes et de recueillir des indices, de savoir qui sont les terroristes, de faire des prélèvements...", poursuit Philippe Chardys. Et même si le temps ne le leur permet pas, ils ont une pensée pour les victimes, avoue-t-il.
Pendant plusieurs jours, il sera dans ce qu'il appelle "un tunnel". "On atterrit longtemps après. Comme vous le savez, l'enquête ne s'est pas arrêtée après la neutralisation d'Abdelhamid Abaoud, même si c'est une phase importante, et c'est celle que j'ai choisi de raconter dans mon livre, parce que c'est probablement les jours les plus intenses de ma carrière", assure-t-il.
"Ça a été des jours d'une rare intensité. Deux nuits ont été des nuits blanches. On dort très peu, on mange comme on peut. On est dans une phase où il faut aller très vite", conclut-il.
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