Un projet de loi sur la "fin de vie" devrait être présenté au Parlement en 2024. Ce mardi 26 septembre, Francis Humbert - le père de Vincent - prend la parole au micro de RTL, pour la première fois depuis la mort de son fils. "Ce sont des souvenirs douloureux et durs à exprimer, même vingt ans après. Nous, sa famille, nous avons eu beaucoup de mal à prendre cette décision de l’aider à mourir", se souvient-il.
"Je perdais un fils. Mais ce fils, je l’avais perdu dès le jour de l’accident. Alors aujourd’hui mon désir le plus cher est de faire évoluer la loi. Une loi qui offre la possibilité de mourir dans la dignité à tous les Vincent de la terre. C’est ce que voulait mon fils. Lui ne voulait plus vivre, il l’avait clairement exprimé. Et nous, après un conseil de famille, nous avons décidé de l’aider dans le fait qu’il veuille mourir", rappelle Francis Humbert.
Avec l’aide d’une tierce personne, Vincent Humbert avait, en novembre 2002, écrit au président de la République pour lui demander le droit de mourir. "C’était sa volonté de le faire et, en même temps, il voulait apporter une dimension politique à son geste. Il voulait que tous les gens dans la même situation que la sienne puisse accéder à l’aide à mourir."
J’aurais aimé qu’on nous consulte
Francis Humbert, au sujet du projet de loi à venir sur la fin de vie
La mort de Vincent Humbert avait relancé le débat sur l’euthanasie. Sa mère, Marie, avait porté ce combat à bout de bras jusqu’à son décès en août 2018. "Je n’étais pas préparé à cela à l’époque. La souffrance de Vincent pendant trois ans sur son lit d’hôpital, ça nous a aidé à voir clair sur le fait qu’il faille l’aider à partir", se souvient son père.
Francis Humbert attend donc le nouveau projet de loi sur la fin de vie. "J’espère qu’ils ont pensé à la souffrance de ces accidentés de la vie. J’aurais aimé qu’on nous consulte. On est les témoins de ce qu’ont vécu nos enfants, ce serait très utile pour saisir leur volonté de vouloir mourir dans la dignité", estime-t-il. "Qu’ils viennent voir comment ça se passe, qu’ils se servent de notre expérience, c’est important au plus haut point pour que tous les patients, comme Vincent, qui sont prisonniers de leur corps, puissent accéder au droit de mourir dans la dignité", juge Francis Humbert sur RTL.
Tétraplégique, aveugle et muet depuis un accident de voiture survenu trois ans plus tôt sur une route de l’Eure, Vincent Humbert est mort le 26 septembre 2003 au centre hospitalier de Berck-sur-Mer.
Deux jours plus tôt, sa mère, Marie, lui avait injecté d'importantes doses de penthiobarbital de sodium. L’arrivée rapide des infirmières avait empêché le geste fatal. Le jeune normand, plongé dans le coma, avait été admis dans le service de réanimation du Dr Frédéric Chaussoy. Ce dernier, en accord avec la famille et alors que Marie Humbert était en garde à vue, avait pris la lourde décision d'arrêter toute mesure de réanimation. Et ce, avant de lui administrer du chlorure de potassium, causant son décès.
Marie Humbert avait, par la suite, été mise en examen pour "administration de substances toxiques commise avec préméditation et sur personne vulnérable". Le Docteur Chaussoy a été poursuivi pour "empoisonnement avec préméditation". Ils ont, tous les deux, bénéficié d’un non-lieu, le 27 février 2006.
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