Malgré les nombreuses contestations des motards, le contrôle technique va désormais être obligatoire pour les deux-roues. Un décret publié ce mercredi 11 août précise la mise en place de cette mesure exigée par l'Union européenne. Elle sera en vigueur dès le 1er janvier 2023, et le contrôle devra être effectué tous les deux ans.
"À compter du 1er janvier 2023, les véhicules motorisés à deux ou trois roues et les quadricycles à moteur font l'objet d'un contrôle technique", indique le décret publié au Journal Officiel. Ainsi, sont concernés tous les véhicules motorisés à deux, trois et quatre roues, 50 cm3 et voitures sans permis compris.
Pour les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2016, le premier contrôle aura lieu en 2023, puis en 2024 pour les véhicules immatriculés entre 2016 et 2020, et 2025 pour les véhicules immatriculés en 2021.
Comme pour les voitures, pour lesquelles il a été instauré en 1992, le contrôle technique devra être réalisé dans un centre agréé et renouvelé tous les deux ans, ou avant toute revente du véhicule. Pour les véhicules de collection, le délai entre deux contrôles techniques est porté à cinq ans, sauf en cas de revente.
L'adjoint au maire de Paris en charge des mobilités Florent Giry est satisfait de cette mesure. C'est "une excellente nouvelle pour la sécurité routière et la régulation des nuisances sonores et pollution", a-t-il réagi sur Twitter.
La nouvelle est mal accueillie du côté des motards. Plusieurs milliers d'entre eux avaient manifesté à travers la France au printemps 2021 contre la mise en place de ce contrôle technique, réclamant à l'Etat de déroger à cette directive européenne. "On a la surprise de voir ce décret arriver en pleine période estivale", a réagi Jean-Marc Belotti. Le président de la Fédération des motards en colère dénonce "un vrai racket. On ne va pas lâcher l'affaire", a-t-il déclaré à l'AFP.
La plupart des pays européens ont déjà mis en place ce contrôle technique pour les motos, selon la Fédération européenne des associations de motocyclistes. Seuls la Finlande, l'Irlande et les Pays-Bas ont adopté des mesures alternatives au contrôle technique. En France, cela a toujours été retardé.
"Il y a une vraie méconnaissance du dossier par les pouvoirs publics français", estime Jean-Marc Belotti. "L'accidentalité des motos est en baisse constante, ce n'est pas un problème de sécurité routière. C'est un scandale financier arrivé par l'Europe et les groupes de contrôle technique. On demandait des mesures alternatives", déplore-t-il.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.