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La solitude des étudiants est de plus en plus forte

ÉCLAIRAGE - RTL se penche sur la détresse des étudiants et leur santé mentale dégradée par la crise sanitaire.

Les étudiants sont confinés, isolés, confrontés au plus près de la crise sanitaire.
Les étudiants sont confinés, isolés, confrontés au plus près de la crise sanitaire.
Crédit : OSCAR DEL POZO / AFP
La solitude des étudiants est de plus en plus forte
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Marie Guerrier - édité par Emmanuelle Brisson
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Le Premier ministre Jean Castex va recevoir vendredi 15 janvier les représentants de la communauté universitaire pour parler de la situation des étudiants. Il n'y a plus de cours dans les universités depuis le 30 octobre et les étudiants doivent travailler à distance, sans vie sociale. Ils ne voient pas le bout du tunnel.

Le week-end dernier, un étudiant de l'université Lyon 3 a tenté de se suicider en se défenestrant de sa résidence universitaire. Nos confrères du Progrès rapportent une nouvelle tentative de défénestration la nuit dernière dans le 5ème arrondissement de Lyon.

Concernant le nombre de suicides, il n'y a pas de chiffre du deuxième confinement qui finalement n'est pas terminé pour les étudiants puisqu'ils ne peuvent toujours pas aller à l'université. 

Nous disposons, en revanche, du bilan du 1er confinement du printemps : état dépressif, trouble anxieux, idées suicidaires... 31% des étudiants ont présenté des signes de détresse psychologique, au lieu de 20% une année universitaire ordinaire.

Des signes préoccupants

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Pour autant, le nombre de suicide a baissé. C'est un phénomène classique que les spécialistes observent : quand le traumatisme psychologique est collectif, comme le premier confinement, le taux de suicide diminue. Il y a un effet "solidarité", soutien mutuel, social et familial. 

Pour le second confinement, la morosité ambiante est plus forte, l’esprit collectif s'effrite, les parents vont au travail, les petits frères et sœurs vont à l'école, mais les étudiants, eux, sont assignés à domicile sans perspective d'avenir. Les signes de démobilisation sont plus préoccupants.

Les psy parlent d'"inconfort" psychologique qui devient "souffrance" pour certains parce que la solitude, l'incertitude ajoutée parfois à la précarité, réveillent ou révèlent d'autres traumas.

Les demandes de consultations auprès des centres de santé universitaire ont bondi de 30%. Aujourd'hui, il y a 1 psy pour 30.000 étudiants. Avant cette crise, il y avait 3 ou 4 mois d'attente avant d'obtenir un rendez vous dans uns des bureaux d'aide psychologique universitaire qui proposent des consultations gratuites.

Trop longtemps, nous avons sous-estimé la vulnérabilité des étudiants, déplorent les médecins de la Fondation santé des étudiants de France, qui parlaient déjà d'urgence en novembre 2019, avant la pandémie. "Aujourd'hui, il faut vraiment changer de braquet", dit la psychiatre Dominique Monchablon pour faire face à la situation. La grande majorité des étudiants a la capacité de rebond et de résilience pour sortir de la crise actuelle, mais il faut aider les autres, aller les chercher.


1.400 référents viennent d'être recrutés et cela va continuer. C'est un travail rémunéré par les CROUS, les organismes qui administrent la vie étudiante sur les campus à travers la France.

Les référents sont là pour créer du lien et lutter contre l'isolement dans leurs cités universitaires. Ils font du porte à porte, organisent des animations, vont au contact