Il fallait s'en douter. Depuis l'annonce d'Emmanuel
Macron, les "anti-confinement" s'en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux
et ils ont des arguments… "Regardez en Suède, ils n'ont pas confiné la
population et ils ont de bons résultats" ou encore "regardez en
Argentine, ils sont confinés depuis sept mois et le nombre de décès
augmente". Qu'en est-il vraiment ?
En Suède, il n'y a pas de masque, pas de confinement et moins de décès. Le royaume scandinave a surpris tout le monde en mars
dernier en ne confinant pas comme le reste de l'Europe. Choisissant la vie
normale avec un virus… qui tue aussi. 5.918 personnes sont mortes du coronavirus.
5.915 face à 35.541 décès en France, il y a de quoi rendre humble et nous
interroger.
Mais quand on compte le nombre de décès, il faut
toujours ramener ça au nombre d'habitants. En Suède, il y a 10,23 millions
d'habitants. En France, nous sommes 66,99 millions. Depuis le début de l'épidémie,
quand on rapporte la mortalité au nombre d'habitants, on se rend compte que
cela représente 50 morts pour 100.000 habitants en France, et 60 morts en
Suède. Moins d'habitants donc une mortalité plus intense. Voilà pourquoi la
Suède se retrouve parmi les pays les plus touchés d'Europe.
Malgré un rebond de l'épidémie, la Suède continue sa
stratégie de non-confinement mais ajuste, notamment dans le sud du pays, les
habitants sont désormais invités à éviter les contacts, les transports publics et
les lieux clos. Les boîtes de nuit sont ouvertes, mais les clients sont invités
à rester assis et à ne pas se mélanger.
Et puis il y a le contre-exemple de l'Argentine, qui
a le plus long confinement du monde. Sept mois. Sept mois de dures restrictions
et une courbe de décès qui flambe : 29.730 morts depuis le début de l'épidémie.
L'Argentine a confiné très tôt au printemps, d'abord
d'une manière généralisée, puis régionalement. En avril, certaines provinces
connaissaient un assouplissement dans des petites villes ou zones rurales. La
capitale Buenos Aires et les agglomérations de plus de 500.000 habitants
restaient frappées par un nombre d'interdictions plus important.
L'épidémie baissait quelque part et reprenait
ailleurs. Impossible de généraliser des résultats. De plus, l'Argentine déjà en
pleine crise économique, n'a pas les mêmes moyens pour tester massivement, pour
faire de la prévention. Un habitant sur dix vit dans un quartier précaire. Sans
mesure d'accompagnement, le déconfinement est inefficace.
Selon une étude, en France, 60.000 morts ont pu être évités grâce au premier confinement. Sans ça, les services de réanimation auraient subi un engorgement massif à cause des quelque 670.000 patients qui auraient nécessité une hospitalisation, dont 140.000 graves. Oui, un confinement c'est violent, mais aussi sans pitié pour le virus.
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