"C'est la perspective des fêtes" : à l'approche de noël SOS Amitié enregistre un pic d'appels de personnes en détresse

À quelques jours de Noël, si beaucoup de Français se réjouissent à l'idée de passer de bons moments en famille, pour d'autres, cette période des fêtes est source d'angoisse, voire de mal-être. À Cachan, dans un local de l'association SOS Amitié, les bénévoles constatent en ce moment un pic d'appels.

"Ça sonne continuellement", assure Aurélie, écoutante pour l'association depuis quatre ans. Au bout du fil, une femme de 24 ans est en larmes, elle pense être en dépression et que personne ne peut l'aider. "C'est une jeune femme qui est très en détresse. Elle était dans une solitude, je pense qu'elle avait surtout besoin d'un adulte qui l'écoute, de quelqu'un qui répond, qui prend le temps de poser des questions, ça fait du bien", explique la bénévole.

Aujourd'hui, un appel sur dix concerne un jeune de moins de 25 ans, alors qu'il y a cinq ans, SOS Amitié ne recevait pratiquement aucun appel de cette catégorie d'âge. "Avant il n'y avait pas du tout d'appels de jeunes, confirme l'écoutante, maintenant j'ai beaucoup d'étudiants qui appellent. Les violences sexuelles, la pauvreté, le mal-logement, la solitude, ce sont des thèmes qui sont assez récurrents, donc ils appellent pour se faire consoler d'une certaine façon".

Le Covid a vraiment fait basculer beaucoup de jeunes dans la souffrance.

Marie-Annick, bénévole pour SOS Amitié depuis 15 ans

"On a de plus en plus de demandes", assure également Marie-Annick, bénévole depuis 15 ans. "Le Covid a vraiment fait basculer beaucoup de jeunes dans la souffrance, ça c'est évident. La plus jeune que j'ai eu, elle avait onze, douze ans". 

Pour ces ados, se confier au téléphone est parfois difficile, ils sont plus à l'aise à l'écrit. 40% des jeunes contactent SOS Amitié via le chat. Sur son ordinateur, Marie-Annick discute avec une jeune femme, qui se dit en dépression. "Il y a beaucoup de personnes qui pensent que la dépression ce n'est pas une maladie, alors que c'est une réelle maladie et on doit aller en parler au généraliste", insiste la bénévole. 

Trop d'appels pour pas assez de bénévoles

Les écoutants de SOS Amitié ne sont pas assez nombreux pour répondre aux demandes. Ils ne peuvent décrocher qu'un appel sur six et ne peuvent répondre qu'à une personne sur 9, via le chat. C'est d'autant plus tendu à l'approche des fêtes de Noël, car la demande explose.

Aurélie est en ligne avec un homme d'une cinquantaine d'années qui angoisse à l'approche des fêtes. Cet homme a des problèmes d'argent et de mauvais rapports familiaux. L'approche du réveillon le pèse, c'est le cas de beaucoup d'appels en ce moment, selon Catherine Krebs, vice-présidente de SOS Amitié.

"C'est la perspective des fêtes où le bonheur est de mise, où les autres sont heureux, les autres sont en famille, ça réveille la conscience qu'on est éloigné de sa famille, qu'on a de faibles moyens financiers pour acheter les cadeaux aussi beaux qu'on voudrait. C'est en effet 15 à 20% des appels en plus", explique-t-elle

SOS Amitié reçoit en moyenne un appel toutes les neuf secondes. 2.000 écoutants bénévoles se relaient jour et nuit pour offrir une écoute à ces Français en détresse.

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