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"Si on ne peut pas changer le réel, on peut changer son regard" : Frédéric Lenoir livre sur RTL ses clés pour être heureux avant les fêtes
Alors que l’année touche à sa fin et que beaucoup la trouvent lourde, anxiogène ou épuisante, Frédéric Lenoir était l’invité de RTL. Dans 'Le Journal inattendu", ce 20 décembre, le philosophe et sociologue, auteur de "Les 5 piliers de la sagesse", a partagé une heure durant ses réflexions et conseils pour mener une vie plus apaisée, plus juste et plus heureuse, à rebours d’un monde dominé par la compétition et la violence.
Le philosophe Frédéric Lenoir était l'invité de RTL
Crédit : RTL
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Pour le philosophe, sociologue et écrivain Frédéric Lenoir, la sagesse n’est ni un concept abstrait ni une posture désuète. Depuis plus de 2.500 ans, des philosophies grecques au bouddhisme, du taoïsme au confucianisme cherchent à répondre à la même question : comment bien vivre, avec soi-même et avec les autres ?
À ses yeux, notre époque s’est éloignée de ces enseignements en "valorisant la rivalité, la domination et la réaction immédiate". "Or, rappelle-t-il, sans sagesse, aucune vie sociale pacifiée n’est possible". Pendant une heure, ce samedi 20 décembre, il était l'invité du Journal inattendu présenté par Stéphane Boudsocq sur RTL.
Face à un flux constant de mauvaises nouvelles, Frédéric Lenoir a invité à rééquilibrer son regard. "Tout ne va pas mal", a-t-il insisté, même si les crises sont réelles... Mais on a tendance à avoir un "prisme déformant".
Voyager, sortir des grandes métropoles ou simplement observer d’autres modes de vie permet de relativiser. Voir "le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide" n’est pas de la naïveté, mais un exercice philosophique.
En France, la tendance à se focaliser sur le négatif fait parfois oublier la chance de vivre dans un pays stable et riche de ressources humaines et culturelles.
Les fêtes, un moment pour recréer du lien
À l’approche de Noël, la course aux cadeaux peut devenir source de stress. Le philosophe y voit pourtant un sens positif : offrir, c’est avant tout créer du lien. Ce "consumérisme utile", tourné vers les autres, participe du partage et de l’attention portée à ses proches. "Il ne faut pas oublier la finalité : le but, c'est de faire plaisir à ses proches" a expliqué l'auteur des Cinq piliers pour être heureux publié en 2025.
Dans une société de plus en plus individualiste, Frédéric Lenoir a souligné l’importance "des grands moments de communion". Les concerts, les matchs de football ou les grands événements culturels remplissent aujourd’hui un rôle autrefois occupé par les rassemblements religieux. Chanter ensemble, vibrer à l’unisson, partager une émotion collective nourrit un besoin profondément humain de lien et d’appartenance.
Les cinq piliers de la sagesse pour orienter sa vie
Dans son livre, Frédéric Lenoir a identifié cinq piliers universels : la connaissance, l’amour, l’éthique, la présence et l’acceptation. Le premier, la connaissance de soi, est fondamental. Le bonheur durable naît de cette capacité à s’observer, à comprendre ses réactions, ses colères, ses blessures. Il invite à une introspection simple mais exigeante : se demander pourquoi certaines situations nous touchent si fortement et ce qu’elles révèlent de nous-mêmes.
Le bonheur profond et durable vient de la connaissance de soi, Socrate le disait : 'connais-toi toi même'.
Frédéric Lenoir
Pour illustrer cette démarche, le philosophe a raconté un conte amérindien : deux loups vivent en chacun de nous, l’un cruel, l’autre bienveillant. Celui qui gagne est celui que l’on nourrit. Chaque jour, nos choix, nos paroles et nos attitudes façonnent notre équilibre intérieur. "L’altruisme, a-t-il rappelé, est l’un des comportements qui rend le plus heureux, bien plus que la rivalité ou la domination".
Au-delà, la sagesse passe aussi par la spiritualité, qu'on soit croyants ou pas. Pour lui, la sagesse passe par le fait de grandir en humanité, cultiver l’empathie, se relier aux autres donne du sens à l’existence, indépendamment ou pas de toute croyance.
Accepter ce qui ne peut être changé
L’acceptation constitue un autre pilier essentiel. "Accepter ne signifie pas tout accepter", mais cesser de lutter contre l’inévitable. La sagesse enseigne que le bonheur dépend moins des événements que de la manière dont on les accueille. Toute crise peut devenir une opportunité de transformation intérieure.
Mieux vaut accueillir positivement le réel que d'être en colère contre la vie.
Frédéric Lenoir
Être sage, c’est aussi apprendre à savourer. Être présent à ce que l’on fait, que ce soit cuisiner, partager un repas ou écouter de la musique. À l’image d’Épicure, Frédéric Lenoir a défendu une sobriété heureuse : privilégier la qualité à la quantité, l’harmonie à l’abondance. En bref, "Le bonheur ne vient pas de l'abondance mais de la qualité de ce que l'on vit".
Pas de recette miracle, mais un chemin
Frédéric Lenoir l'a martelé : "il n'y a pas de recette pour être heureux". La sagesse est un "travail sur soi, jour après jour", un chemin long qui demande de l’attention et de la persévérance.
Elle n’est pas une promesse de réussite sociale, mais une "boussole" intérieure. Chercher à "réussir sa vie plutôt qu’à réussir dans la vie", voilà, selon lui, l’enjeu essentiel pour avancer vers une existence plus sereine et plus juste.