Le 28 avril se tient la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Celle-ci a pour objectif d'attirer l'attention sur la santé physique et psychologique des salariés, exposés à de multiples phénomènes et maladies professionnelles.
Les arrêts maladie explosent dans les entreprises. Une étude publiée par Axa France le 5 mars 2025 alertait notamment sur l'augmentation de l'absentéisme dans le privé et une hausse de 41% des arrêts en cinq ans, principalement chez les cadres de moins de 30 ans.
La première cause des arrêts maladie de plus de deux mois sont les troubles psychologiques. "Burn-out", "Blurring", "Charge mentale" ou encore "Quiet Quitting", de nombreuses terminologies existent pour caractériser différentes situations professionnelles extrêmes. Pour mieux les identifier, RTL propose un petit lexique dédié à la santé au travail.
Le "burn-out" ou syndrome d’épuisement professionnel est difficile à quantifier. Gaëtan Cousin, docteur en psychologie, soulignait déjà à RTL que le burn-out "n’est pas qu’une question de surcharge de travail ou d’horaires excessifs" mais que celui-ci générait "presque toujours une souffrance émotionnelle importante."
Selon Santé Publique France, près de 7% des salariés sont en situation de "burn-out". Il s'agit d'une forme de dépression liée au travail. Cet épuisement physique, mental et émotionnel n'est pourtant pas considéré comme une maladie professionnelle.
Le "bore-out", contrairement au "burn-out", prend place lorsque l'épuisement au travail est dû à une sous-charge de travail. Le salarié manque de tâches, s'ennuie ou se voit attribué des missions pour lesquelles il est sur-qualifié. Le temps au travail devient alors interminable et le salarié n'est plus intéressé par son poste. Une situation qui peut également générer du stress et une fatigue importante.
Celui-ci peut d'ailleurs entraîner un "brown-out", désignant un état où un salarié n'a plus d'énergie pour accomplir ses tâches parce qu'il n'arrive plus à trouver du sens à son travail, ou se trouve en désaccord avec les valeurs de son entreprise.
Dans le monde du management et de l'entreprise, le "blurring" (floutter en anglais) désigne l’effacement de la frontière entre vie professionnelle et vie privée. Les travailleurs affectés par ce phénomène continuent de travailler en dehors de leurs horaires et même pendant les week-ends et leurs vacances.
Le "blurring" toucherait majoritairement des cadres, selon une enquête de Cadreo sur la frontière pro-perso réalisée en 2018. Près de 80% sont ainsi sollicités pour leur travail en dehors de la journée professionnelle. Ces chiffres ont peu de chance d'être revus à la baisse avec la démocratisation du télétravail ayant suivi la pandémie de COVID-19.
La charge mentale désigne la pression psychologique générée par l'accumulation de petites contraintes et de multiples tâches à accomplir chaque jour. Le meilleur moyen de réduire sa charge mentale est de mettre une frontière entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Il est important de bien délimiter les espaces entre la maison, le travail, les loisirs, en ne laissant pas un domaine envahir psychiquement les autres. Néanmoins, la démocratisation du télétravail et des mails et des notifications n'aident vraiment pas à maintenir cette coupure.
Le "quiet quitting" ou " "démission silencieuse", ne désigne pas le fait de discrètement quitter son travail. Ce phénomène est observé chez des employés se contentant de faire uniquement ce qui est écrit sur leur fiche de poste, ni plus ni moins. Ainsi, ils respectent scrupuleusement les horaires et les tâches pour lesquels ils ont signé leur contrat.
Cette démarche critique la culture d'entreprise traditionnelle et l'engagement envers son employeur à base d'heures supplémentaires non payées ou de responsabilités démesurées. Ce terme notamment été propulsé sur le devant de la scène en 2022 par les réseaux sociaux.
À ne pas confondre avec le "Quiet Quitting", le "Quiet Firing" ou "renvoi silencieux" intervient lorsqu'une hiérarchie offre des conditions de travail bien loin d'être optimales pour inciter un collaborateur à démissionner.
Ce comportement peut se manifester de plusieurs façons comme le rejet d'augmentations ou de promotions, le fait ne pas obtenir de missions stimulantes ou épanouissantes ou encore l'adoption d'une attitude hostile indiquant un important rejet.
Des exemples d'entreprises ayant adopté ces stratégies ont déjà marqué l'actualité, comme l'entreprise France Télécom, devenue Orange en 2013. Sept anciens dirigeants, avaient été reconnus coupables de "harcèlement moral institutionnel" après une vague de suicides ayant frappé les salariés à la fin des années 2000.
Le trouble du sommeil lié à l’horaire de travail, également désigné comme THT est un dérèglement du rythme circadien causé par des horaires atypiques, comme ceux de nuit ou soumis à des rotations. Il se manifeste par une somnolence durant le travail et une insomnie lors du repos.
Ce désalignement est susceptible de nuire à la santé physique et peut notamment favoriser l'apparition de maladies chroniques et nuire à la santé mentale en suscitant l'anxiété et une dépression. Des solutions existent, comme la thérapie cognitivo-comportementale adaptée aux horaires décalés.
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