Selon Santé Publique France, la souffrance psychique liée au travail a augmenté ces dernières années. 7% des salariés sont en situation de burn-out. Il s'agit d'une forme de dépression liée au travail. C’est un épuisement physique, mental et surtout émotionnel.
"Ce n’est pas qu’une question de surcharge de travail ou d’horaires excessifs. Dans le burn-out, m’a souligné Gaëtan Cousin, docteur en psychologie, psychothérapeute et auteur du livre L’art d’en faire juste assez (éd. Odile Jacob), il y a presque toujours une souffrance émotionnelle importante."
C’est le cas si on se fait violence pour faire des tâches qui n’ont pas de sens pour soi. Si on a peu d’autonomie et de reconnaissance dans son travail, si on fait des choses en décalage avec ses valeurs. Ou encore si on est amené à supporter par empathie un nombre incalculable d’émotions négatives en aidant des personnes en souffrance. Cela arrive souvent dans les professions de soin.
Les signes qui doivent alerter sont une fatigue chronique, une humeur qui se dégrade, des troubles du sommeil, des difficultés à se concentrer… Selon le psychothérapeute, "tout cela peut se résumer en une seule chose : le manque de motivation." Il n’y a plus d’envie. "Si tout semble lourd et nous demande un effort important, c’est probablement qu’il y a un déséquilibre et que nos besoins psychiques ne sont pas respectés."
Le burn-out peut toucher tout le monde, mais des personnes sont plus à risque, notamment celles qui s’imposent d’elles-mêmes des contraintes. C’est le cas des personnes perfectionnistes qui ont des exigences élevées.
"Pour éviter l’épuisement, elles doivent faire moins d’efforts, m’a expliqué le psychothérapeute, dédier moins de temps à certaines tâches, déléguer des choses… Au début, c’est difficile car on peut avoir peur de devenir médiocre."
Les personnes dans l’abnégation sont d’autres profils à risque de burn-out. Au travail et dans leur vie privée, elles sont sans arrêt au service des autres au point de ne plus avoir de temps pour elles. Là, elles vont devoir essayer de satisfaire leurs propres besoins, d’en faire moins pour les autres, même si au début, elles se sentent coupables de cela.
La recherche extrême d’approbation expose aussi au burn-out. Cela peut pousser des personnes à faire un métier qui ne leur convient pas, mais valorisé socialement, ou à accepter des tâches au sein de leur entreprise pour plaire à leur hiérarchie alors qu’elles pourraient les refuser. Là, on se retrouve à faire des choses qui ne sont pas en lien avec ses valeurs ou sa personnalité, et ce décalage va créer de la souffrance et une démotivation. Pour en sortir, un travail personnel d’honnêteté vis-à-vis de soi-même est nécessaire.
Le but, c’est d’arriver à trouver un équilibre, mais tout ne vient pas de l’individu. Si on travaille dans une société qui a une culture d’entreprise toxique, avec trop de stress, trop peu d’autonomie, et de reconnaissance, le risque de développer un burn-out est important même si on n’a pas de facteurs de risque individuels.
Malgré tout, ça peut être gérable si on arrive encore à trouver du sens à ce que l’on fait ou à avoir une marge de manœuvre. Mais, selon le psychothérapeute, "il y a une ligne rouge qui ne doit pas être franchie, c’est quand ses valeurs centrales sont profondément heurtées. Là, malheureusement, la seule solution est bien souvent de partir."
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