Après le "quiet quitting" ou "démission silencieuse" en bon français, place au "conscious quitting", la "démission consciente" en version française. Cette fois-ci, pas question de limiter ses tâches, mais bien de démissionner purement et simplement en raison d'une inadéquation entre ses valeurs et celles de l'entreprise.
Selon la Banque européenne d'investissement (BEI), 23% des Français âgés de 20 à 29 ans placent même "l'impact climatique" en tête de leur priorité dans le cadre d'une recherche d'emploi.
L'alerte est même lancée par Paul Polman, ancien patron du géant Unilever. "Tout PDG qui pense qu'il va gagner la guerre des talents en offrant un peu plus d'argent, un peu plus le travail à domicile et un abonnement à une salle de sport va être déçu. Une ère de la démission consciente est en route", a-t-il estimé dans son baromètre 2023 bâti justement autour de cette nouvelle tendance.
Selon lui, les entreprises qui ne se lancent pas dès aujourd'hui dans une véritable démarche de "responsabilités environnementales et sociales" ne "parviendront pas à rattraper leur retard".
Si la tendance concerne en premier lieu les États-Unis et le Royaume-Uni, d'après l'étude de l'ex-grand patron, il y a fort à parier que cette "bombe à retardement" - expression utilisée par Paul Polman lui-même - touche aussi la France. En effet, selon la même étude européenne de la BEI, les deux tiers des jeunes de 20-29 ans qualifient l'impact climatique de leur entreprise comme "important" lorsqu'ils doivent choisir un emploi.