Le cerveau réagit, si l’on peut dire, comme un muscle. Si on le sollicite beaucoup, il va montrer des signes de fatigue. Concrètement, on n’arrive plus à bien se concentrer, on a du mal à poursuivre l’effort, et on est plus vite irritable. En somme, on sature. Cela n’affecte pas toutes les fonctions du cerveau, mais seulement celles qui demandent du contrôle cognitif, m’a expliqué Mathias Pessiglione, chercheur en neurosciences à l’institut du cerveau, à Paris.
En clair, cela concerne toutes les tâches qui nous demandent de la concentration, de la réflexion, bref un effort mental, mais aussi de la maîtrise de soi et de la volonté. En revanche, la fatigue mentale ne touche pas les actions qu’on maîtrise bien et que l’on arrive à faire sans même y penser. Par exemple, on peut regarder des séries pendant des heures, nos yeux risquent de fatiguer, mais pas notre cortex visuel. Cela permet à notre cerveau d’économiser des efforts et de l’énergie.
Est-ce que le cerveau fatigue parce qu’il manque de carburant ? On le sait, le cerveau est gourmand en énergie, notamment en glucose. Il représente environ 2% de notre poids mais il consomme 20% de l’énergie utilisée par l’organisme. Mais la fatigue cérébrale ne vient pas d’une baisse du taux de sucre dans le sang qui serait due au travail intellectuel. Quand on fait travailler nos méninges, on ne consomme guère plus de glucose que lorsqu’on dort. "Les dépenses énergétiques du cerveau sont assez constantes quoi que l’on fasse. Donc chercher à dissiper la fatigue cérébrale en prenant du chocolat ou une barre de céréales n'est pas efficace. Ça fait plaisir, mais ça ne booste pas le cerveau". Les travaux du chercheur Mathieu Pessiglione montrent que la fatigue mentale s’explique plutôt par une accumulation de produits chimiques dans le cerveau.
Réfléchir fatigue parce que cela produit des déchets dans le cerveau. Du glutamate, un neurotransmetteur s’accumule dans certaines zones du cerveau. Il perturbe les capacités de raisonnement et altère aussi la prise de décision. En somme, si le cerveau fatigue et qu’on s’acharne à poursuivre un travail complexe, on risque d’accumuler les erreurs.
D’après les résultats de son étude, le chercheur Mathias Pessiglione souligne qu’un effort intellectuel intense de plusieurs heures amène à faire des choix impulsifs. Donc, si on a des décisions importantes à prendre, il est préférable de les prendre à tête reposée et non après 5 ou 6 heures de travail intellectuel car on risque de le regretter après.
Comme pour la fatigue physique, il faut se reposer pour récupérer, arrêter de travailler, faire autre chose, par exemple aller marcher, faire quelque chose qui détend car la fatigue mentale est le signe que le cerveau risque la surchauffe. Le sommeil est récupérateur car il permet d’éliminer le glutamate en excès dans le cerveau.
Si on ne respecte pas cette fatigue cérébrale, on risque le surmenage, et s’il s’installe, on risque de s’épuiser mentalement, de la même façon qu’un surentraînement chez le sportif peut entraîner un épuisement physique. En somme, ne pas écouter sa fatigue mentale pourrait exposer au burn-out qui touche actuellement 2,5 millions de Français. Nouveaux process qui demandent de s’adapter sans arrêt, situations et outils qui appellent des réponses immédiates, visioconférences qui s’enchaînent… tout cela expose à une surcharge mentale.
Notre cerveau, lui, n’est pas un ordinateur et a besoin de pauses régulières. D’où l’importance de lever le pied quand on se sent surmené et de s’octroyer de bonnes nuits réparatrices.
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