Emmanuel Macron a déclaré qu'il souhaitait désormais allonger la durée de cotisation pour la retraite. Il s'agirait de demander aux salariés de travailler plus longtemps pour bénéficier de la retraite à taux plein. Mais pas sous la forme jusqu'ici privilégiée, qui était d'atteindre 64 ans. On augmenterait le nombre de trimestres nécessaires pour avoir sa pension, quel que soit l'âge.
Cela avantagerait deux catégories de personnes, par rapport au système envisagé jusqu'ici. D'abord ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui pourraient partir plus tôt que les autres, pourvu qu'ils aient effectué le nombre de trimestres requis. Et ensuite ceux qui bénéficient de trimestres de bonification, par exemple les parents de famille nombreuse, qui n'auraient pas besoin d'attendre 64 ans.
En fait, cela avantagerait les salariés qui ne font pas beaucoup d'études, et pénaliserait ceux qui ont une longue formation et qui commencent à travailler plus tard. Alors que la mise en place d'une borne d'âge produit l'effet inverse.
Aujourd'hui, il faut cotiser 166 trimestres, c'est-à-dire 41 ans et demi. Mais cette durée doit augmenter dans les années qui viennent : c'est la conséquence de la réforme de Marisol Touraine. La durée de cotisation doit atteindre 43 ans, c'est-à-dire 172 trimestres, pour les Français nés après 1973. L'idée serait d'accélérer le calendrier de la réforme Touraine, pour demander de cotiser plus longtemps aussi aux salariés nés dans les années 1960.
En fait, l'allongement de la durée de cotisation, c'est une bonne vieille recette, qui a été utilisée par bon nombre de gouvernements antérieurs. Sur les six réformes des retraites qui se sont succédé, cinq ont augmenté la durée de cotisation. En 1993, avant la première réforme que l'on doit à Édouard Balladur, la durée de cotisation n'était que de 37 ans et demie.
Le candidat Macron avait critiqué ces réformes techniques, en expliquant que lui, il allait faire beaucoup mieux. Car leur inconvénient, nous disait-il, c'est qu'elles ne règlent les problèmes financiers que pour un moment.
Les syndicats, en particulier la CFDT, sont hostiles à la nouvelle borne d'âge de 64 ans, un temps envisagée. Un front du refus syndical se préparait pour l'automne. Le fait de changer d'option permet d'espérer rallier la centrale syndicale réformiste. La CFDT a en effet souvent été le partenaire des différents gouvernements pour réformer les retraites.
Le deuxième objectif est de donner le sentiment que la concertation qui s'ouvre, la semaine prochaine, suivie par un grand débat national ne sont pas un trompe l’œil. Que la réforme n'est pas ficelée.
Le Président, naguère altier, et même un peu arrogant, veut donner le sentiment qu'il a changé. Qu'il sera plus précautionneux, plus attentif. Tant mieux. La grave crise sociale que la France a connue avec les gilets jaunes aura changé non seulement la politique économique, en la réorientant vers les ménages modestes et moyens au détriment de la lutte contre les déficits, mais aussi la façon de gouverner.
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