Jean Castex
a fixé un objectif pour la rentrée : éviter le chômage des jeunes en baissant
le coût du travail pour les moins de 25 ans. C'est la priorité absolue affichée
par le chef de l'État et par le Premier Ministre.
On a une
vague de 700.000 jeunes qui va arriver sur le marché du travail en septembre. Parmi
eux, 200.000 sont peu ou pas diplômés et tout ça sur un marché du travail à
l'arrêt... Il faut éviter que ces jeunes ne basculent directement dans les
statistiques de Pôle Emploi.
Rappelons
qu'avant la crise on avait encore 19% des moins de 25 ans qui étaient au
chômage, alors que la moyenne globale était juste en-dessous de 8% pour la
population.
Jean Castex a fixé les bases et l'esprit du dispositif : une baisse de 4.000 euros sur le
coût du salaire d'un jeune. Ça concernera les moins de 25 ans, mais uniquement
ceux qui signent un nouveau contrat (un CDI ou un CDD d'au moins 6 mois). Ce
sera valable pendant un an.
Ces 4.000
euros, ça va représenter une baisse de 20% du coût du travail sur le salaire
d'un jeune. Il s'agit donc d'une baisse des cotisations. C'est une aide en
direction des entreprises. Si on ajoute ce qu'a dit Emmanuel Macron la veille,
on se dit que ça concernera les salaires jusqu'à 2.460 euros brut.
Mais est-ce
que ce sera une exonération de cotisations ou une prime ? C'est là que ça
devient plus flou… Pour être honnête, les modalités vont être discutées demain
(vendredi 17 juillet) à Matignon entre Jean Castex et les partenaires sociaux
lors de la grande réunion qui est organisée.
Quand on
écoutait Emmanuel Macron, on comprenait qu'on s'orientait plutôt vers une
baisse des cotisations sur les salaires. Quand on écoute Jean Castex, on
comprend que ça va plutôt être un système de prime.
Et pour vous
faire entrer dans les coulisses des discussions, le ministère du Travail, Bercy
et Matignon sont plutôt favorables à la prime depuis des mois (y compris sous Édouard
Philippe) mais pas l'Élysée.
Mais ça
change quoi une prime ou un allègement de cotisations ? Pour le jeune :
rien du tout. Pour le gouvernement, il y a un risque politique si on choisit
l'allègement ou plus précisément de crédit de cotisation. Le piège : c'est
celui de la niche fiscale.
Un
allègement de cotisation doit être voté par les députés dans le cadre d'une
loi. Sa suppression aussi. Et le jour où le gouvernement va vouloir remonter le
coût du travail des jeunes, tous les syndicats patronaux vont dire qu'on
sacrifie la jeunesse. Si ce débat a lieu en pleine campagne présidentielle, ça
va devenir difficile. Une prime, c'est beaucoup plus simple à créer et à
débrancher.
Un système
est-il plus efficace que l'autre ? C'est un débat qui est presque
philosophique. Les cotisations que l'on paie sur les salaires et que versent
les entreprises, ce ne sont pas des flots d'argent qui se déversent dans le
fleuve du déficit public. Ça finance notre modèle social à la française, notre
couverture maladie, notre système d'allocation chômage… Quand on les supprime
ou qu'on les diminue, on fragilise notre modèle de protection sociale.
Supprimer
les cotisations au moment où on affronte une crise majeure, ça pose un
problème, c'est pour ça que la plupart des syndicats sont contre. Les chefs
d'entreprises, eux, s'en moquent un peu.
Il y a quand
même des enseignements à tirer dans les années Hollande dans le choix d'alléger
le coût du travail -c'est d'ailleurs pour ça que Macron préfère les allégements
de charge- c'est le syndrome CICE. Le crédit créé lors du précédent quinquennat.
Le message n'est pas compris de la même manière par les employeurs.
On a
constaté qu'une prime ou un crédit d'impôts c'est perçu comme une mesure de
trésorerie. Ça améliore la marge de l'entreprise. Mais ça ne crée pas forcément
d'emplois. Alors que l'allègement de charges, c'est perçu comme un signal de
baisse réelle du coût du travail. Ça crée des embauches. À 600 jours de la fin
du quinquennat, il va donc falloir choisir entre le risque politique et le
risque social.
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