La première étude française sur la PrEP, le traitement préventif contre le VIH, a été dévoilée lors de la 10e conférence scientifique sur le sida (IAS) qui s'est achevée hier à Mexico. Menée depuis 2017 sur 3.000 personnes, principalement des hommes homosexuels en Île-de-France, ayant des comportements sexuels dits à risque, l'étude ANRS "Prévenir" présentée par le Pr Jean-Michel Molina, pionnier de la PrEP, démontre que ce traitement est efficace à près de 100%, note Europe 1.
De plus, la PrEP (prophylaxie pré-exposition), est bien supportée par les utilisateurs. Sur les 3.000 volontaires de cette étude, seuls trois ont dû arrêter ces comprimés à cause de troubles digestifs.
Depuis quelques années, la PrEP a révolutionné la prévention contre le virus du sida. Proposée aux populations à risque (homosexuels ayant des rapports non protégés, prostitué(e)s...), la prise d'un médicament antirétroviral pour éviter d'être contaminé a prouvé son efficacité mais reste contraignante.
L'approche française d'une PrEP "à la demande", où l'on prend le traitement non pas en continu mais avant chaque rapport à risque, est désormais intégrée comme une "option" dans les recommandations de l'OMS. L'étude "Prévenir" confirme l'efficacité et la tolérance "très satisfaisante" des deux méthodes.
À l'avenir, on pourra peut-être même obtenir le même résultat grâce à un implant à "action prolongée". Le premier essai chez l'homme, qualifié par l'IAS de "préliminaire mais prometteur", a établi après 12 semaines d'utilisation qu'il était bien toléré et qu'il délivrait la dose prévue de médicament.
Selon son auteur, chercheur pour le laboratoire américain Merck & Co, l'implant pourrait continuer à diffuser une dose suffisante pendant "au moins un an". De nouvelles études devront être réalisées pour montrer si cet implant offre bien le même niveau de protection contre le VIH que la prise orale de médicament.
La conférence a aussi été l'occasion de confirmer l'acceptation et l'efficacité de la PrEP par anneau intravaginal qui diffuse un médicament antirétroviral, le dapivirine, pendant un mois. "On est en train de créer de nouveaux outils qui s'adaptent aux réalités vécues par les populations", a salué Anton Pozniak, président de l'IAS.
Si elle n'est pas pour demain, la perspective d'un vaccin progresse aussi. Un essai clinique de phase II mené au Kenya, au Rwanda et aux États-Unis a montré la bonne tolérance d'un de ces candidats-vaccins, développé par Janssen (groupe Johnson & Johnson). Cela ouvre la voie à un essai de phase III, portant cette fois sur son efficacité.
De nombreux projets cherchent aussi à alléger le quotidien des patients séropositifs et à réduire le coût de leur traitement tout en maintenant le virus en sommeil. Les injections d'antirétroviraux devraient ainsi permettre dès 2020 de remplacer les comprimés quotidiens par une piqûre toutes les semaines.
Une autre piste présentée à l'IAS consiste à ne pas prendre la trithérapie tous les jours mais un jour sur deux, voire moins. L'étude française Quatuor menée par l'Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), dévoilée à Mexico, conclut ainsi que la prise de comprimés quatre jours sur sept permet de conserver le même niveau d'efficacité.
La réduction de la "charge médicamenteuse" des personnes porteuses du VIH pourrait aussi passer par le passage à deux molécules (bithérapie) plutôt que trois, selon deux études également présentées mercredi.
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