Coronavirus : incivilités, complots... Un médecin alerte sur les comportements à risque
INVITÉ RTL - Éric Steinmetz, chef du service de chirurgie cardiologie au CHU de Dijon et secrétaire de la Société de Chirurgie Vasculaire, a alerté sur les incivilités observées dans les hôpitaux qui favorisent les risques de contraction de la maladie.

La ville de Dijon a dépassé le seuil d’alerte et les indicateurs sanitaires se dégradent nettement, notamment dans les hôpitaux, rappelle Éric Steinmetz, chef du service de chirurgie cardiologie au CHU de Dijon et secrétaire de la SCVE (Société de Chirurgie Vasculaire et Endovasculaire de Langue Française). La situation "devient compliquée", mais "nos équipes arrivent à la gérer : nous avons 12 patients en réanimation", sur une capacité de 57 places.
Le chirurgien souligne qu’il est indispensable de "faire attention et de se protéger", précisant que l’instauration d’un couvre-feu pourrait probablement éviter l’afflux de nouveaux malades. "Le couvre-feu, personne ne souhaite y arriver", mais si la situation sanitaire l’exige, "il faudra peut-être passer par" cette mesure.
"Je ne suis pas un spécialiste de la Covid-19 mais je tiens avant tout à ce que les patients que j’opère ressortent sains et saufs de mon service à condition que les mesures" sanitaires "aient été prises, notamment à l’hôpital".
La Covid-19 pourrait devenir une maladie nosocomiale
Éric Steinmetz tient à alerter la population sur les risques de contraction de la maladie dans les hôpitaux, notant que la Covid-19 pourrait devenir une maladie nosocomiale (infections contractées au cours d'un séjour dans un établissement de santé).
"Il est très important de protéger les patients qui sont pris en charge pour une pathologie qui n’a rien à voir avec la Covid et il faut protéger le personnel soignant. Or, on observe de plus en plus d’incivilités, notamment par les visiteurs", explique le chirurgien.
Le chef du service de chirurgie cardiologie au CHU de Dijon note que les gestes barrières sont généralement acceptés, mais en théorie : "On voit beaucoup de personnes qui ont des comportements qui ne sont pas normaux". "Il faut vraiment rappeler que la distanciation sociale, le lavage des mains et le port du masque permanent sont très importants pour se protéger, protéger ses proches et le personnel soignant qui est précieux".
Une faille de confiance dangereuse
Par ailleurs, le secrétaire de la SCVE rapporte que des patients, convaincus par des thèses complotistes, "refusent de se soumettre au dépistage", d’autant plus que certains sont "soutenus par des médecins". "Ce sont des discours que l’on ne peut pas entendre : il faut se fier aux vrais spécialistes", rappelle-t-il.
Cette faille de confiance "menace l’hôpital et la population en général". "Il ne faut pas non plus tomber dans les extrêmes, mais il faut un tour de vis : il ne faut pas arriver à la saturation", martèle-t-il, appelant à ce que "chacun y mette du sien".
Quant à l’origine de cette défiance, Éric Steinmetz évoque "un système d’information facile". "Il y a des médecins qui prétendent savoir" alors qu’il faut "rester humble face à cette maladie : il y a des tas de choses que l’on ne connaît pas" encore. Le chirurgien appelle donc à la prudence et au respect des mesures simples de distanciation "pour que la Covid-19 ne devienne pas une maladie nosocomiale" et pour enrayer les transmissions.
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