Comex. L'acronyme a rythmé la journée de lundi 9 janvier, au lendemain des propos polémiques de Noël Le Graët sur Zinédine Zidane ("Je n'en ai rien à secouer" qu'il prenne la tête de la sélection brésilienne, "Je ne l'aurais même pas pris au téléphone" s'il m'avait appelé). En fin de journée, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera a ainsi appelé le comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) à "prendre ses responsabilités", sans demander explicitement la démission du dirigeant.
"Il y au sein du Comex des personnalités éminentes qui ont fait la preuve de leur valeur, de leur efficacité, de leur vision et du sens des responsabilités, a-t-elle ajouté. Je sais qu'elles en feront preuve à nouveau dans les semaines à venir et qu'elles pourront peser pour remettre cette Fédération sur les bons rails", a-t-elle ajouté. Techniquement, elle ne peut pas mettre fin au mandat de Noël Le Graët. Même si c'est son souhait le plus cher, elle ne peut pas destituer un président élu - à plus de 73% - par des présidents de ligues et de districts.
Seul le Comex peut renverser la table. Amélie Oudéa-Castéra profite donc de la séquence ("NLG" sera entendu mardi 10 janvier dans le cadre de l'audit sur la Fédération diligentée par le ministère des Sports) pour mettre la pression sur les 14 membres du comité directeur, dans lequel siègent Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais ou Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le Graët est le président de ce comité exécutif. On retrouve aussi les anciennes joueuses Laura Georges (secrétaire générale) et Aline Riera (trésorière), le président de Strasbourg Marc Keller ou encore le président de la ligue Paris Île-de-France Jamel Sandjak.
Précision de taille du journaliste de L'Équipe Vincent Duluc sur RTL, "le Comex est formé de 12 personnes qui sont issues de la liste de Le Graët et de deux personnes qualifiées, le président de la LFP et le président de la Ligue de football amateur. Donc en fait il faut que ce soit les proches de Noël Le Graët qui se désolidarisent et fassent pression pour qu'il se retire".
Il est possible qu'il démissionne dans les jours ou dans les semaines qui viennent
Vincent Duluc sur RTL
"Je pense que la pression médiatique et populaire est telle actuellement... E le fait qu'il soit lâché par quelques proches même si cela reste anonyme, ce qui est quand même le révélateur du pouvoir et de la crainte encore qu'il peut susciter. Je pense que la situation devient intenable et qu'il est possible qu'il démissionne dans les jours ou dans les semaines qui viennent".
"Il va y avoir une vague de fond terrible, il va devoir s'en aller, estime ce membre du Comex qui a requis l'anonymat. La ministre a raison, il est complétement hors-sol. C'est une communication non maîtrisée, mais quand on est président d'une fédération sportive, la plus grande de France, on se maîtrise".
Le Comex a par ailleurs été surpris de ne pas avoir été averti, au cours de sa réunion de vendredi 6 janvier, de la prolongation de Didier Deschamps au poste de sélectionneur, annoncée le lendemain lors de l'Assemblée générale de la fédération.
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