"Je vois un groupe en construction": pourquoi le sélectionneur Laurent Bonadei n'est pas menacé, malgré les deux échecs des Bleues contre l'Allemagne

Les compétitions se suivent et les frustrations restent les mêmes. Trois mois après l'élimination surréaliste de l'équipe de France contre l'Allemagne en quarts de finale de l'Euro malgré 107 minutes passées en supériorité numérique (1-1, 5-6 t.a.b.), les Bleues n'ont pas réussi à écarter ce même adversaire pour atteindre la finale de la Ligue des nations : battues à l'aller, elles n'ont pas su faire mieux qu'un nul au match retour (0-1, 2-2), mardi.

Des résultats qui pourraient logiquement être susceptibles de remettre en cause le sélectionneur Laurent Bonadei. Mais son poste n'est en réalité pas menacé, comme l'a affirmé le président de la Fédération française de football, Philippe Diallo, à L'Équipe ce jeudi.

"On savait qu'on était dans une période de transition, avec de très grandes anciennes qui quittaient l'équipe [Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Kenza Dali, Amel Majri, Sandie Toletti] et des nouvelles qu'il fallait intégrer. Nous avons fait confiance à ses qualités, notamment de formateur, pour assurer cette transition", explique-t-il, assurant ne pas s'être questionné sur le maintien de l'ex-adjoint de Hervé Renard, dont le contrat court jusqu'au Mondial 2027.

"Peut-être qu'il faut être réaliste, lucide, et se dire qu'on est à notre niveau"

Selon le dirigeant, cette nouvelle "déception" face aux Allemandes ne doit pas être interprétée comme une régression, même si cette année les Françaises ont passé un tour de moins à l'Euro et en Ligue des nations que sur les précédentes éditions. "Il n'y a pas à rougir de nos deux dernières éliminations, même s'il est vrai que c'est en deçà de nos ambitions", estime-t-il.

"Au contraire, je vois un groupe en construction. Laurent Bonadei a été engagé pour assurer la transition et se projeter vers la Coupe du monde 2027. On a une équipe très jeune, l'équipe est en progression. Elle joue de mieux en mieux. Je suis certain qu'à un moment, ça va tourner en notre faveur", ajoute Philippe Diallo, auprès du quotidien sportif.

Comme lors du quart de finale de l'Euro, les Bleues ont trop manqué d'efficacité dans les deux surfaces pour espérer reverser leurs voisines d'outre-Rhin à Caen cette semaine.

"Je fais mon travail tous les jours, comme les filles. J'ai un contrat jusqu'en 2027, je me suis engagé sur un projet. J'ai ma conscience professionnelle avec moi. Mais chaque entraîneur a la pression. On fait du mieux possible. On fait parfois des erreurs aussi", avait de son côté déclaré mardi soir Laurent Bonadei; avant de poursuivre. "Peut-être qu'il faut être réaliste, lucide, et se dire qu'on est à notre niveau", derrière l'Allemagne et l'Espagne, notamment.

Un son de cloche également entendu du côté des joueuses, à l'instar de l'attaquante du Paris FC Clara Mateo : "Je pense qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire".

Objectif dernier carré en 2027

"La Fédération met les moyens pour mettre cette équipe dans les meilleures conditions afin de gagner un titre. Laurent Bonadei, avec son staff de qualité, travaille bien et on a un groupe de joueuses formidables, hyper impliquées. Cette équipe de France est vraiment capable du meilleur. Elle est capable de battre n'importe qui", veut néanmoins croire Philippe Diallo, selon ses propos dans L'Équipe.

Le juge de paix pour Laurent Bonadei, qui s'efforce de renouveler son effectif, sera très probablement le Mondial au Brésil. "Il a une forme d'obligation de résultat. Maintenant, il faut travailler pour que lors de la prochaine Coupe du Monde, la France soit présente. (...) Quand on est compétiteurs, on est là pour aller au bout", prévient d'ailleurs le patron de la Fédération, demandant a minima à retrouver les demi-finales du tournoi pour la première fois depuis 2011.

Pour rappel, les Bleues ont été éliminées en quarts de finale de huit des neuf dernières grandes compétitions (Euro, Mondial et JO), se heurtant inlassablement contre le même plafond de verre.

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