Le 8 juillet 1982, au stade Pizjuan de Séville, devant 70.000 spectateurs, l’équipe de France de Michel Platini affronte la RFA de Paul Breitner. Ce soir-là, l’enjeu est de taille pour les Bleus : ils sont en demi-finale de la Coupe du monde. Ils ne le savent pas encore, mais ils sont sur le point d’écrire l’Histoire.
L’équipe de France du carré magique de Giresse, Tigana, Genghini, et de son chef d’orchestre Michel Platini, est une équipe romantique, belle à voir jouer. Ce soir, elle affronte la redoutable équipe allemande, froide, au mental d’acier, au football physique, trop physique même, à l’image de son gardien, Harald Schumacher, que l’on surnommera après cette rencontre "le boucher de Séville".
C’est peu avant l’heure de jeu que l’Histoire bascule. Patrick Battiston, rentré à la 50ème minute sur le terrain, est lancé en profondeur par Platini. Battiston se retrouve face à Schumacher et tire à côté, avant que le gardien allemand, en retard, ne vienne lui heurter le visage avec la hanche. Battiston reste à terre. Le ralenti est clair, le gardien allemand s’est littéralement jeté en l’air, la hanche en avant.
Sur le banc de touche français, on demande des sanctions. Mais une fois encore, l’arbitre ne siffle pas penalty, ni de carton rouge, rien. Battiston lui, est toujours au sol. Il sortira sur une civière, la main tenue par son ami et capitaine, Michel Platini. Dans le choc, Battiston aura trois dents cassées et une vertèbre fêlée. Tombé dans le coma, il sera transporté à l’hôpital.
Si l’arbitre n’a pas vu la faute, ce n’est pas le cas des spectateurs. L’équipe de France est désormais soutenue par le public espagnol, et Schumacher est hué à chaque prise de balle. À la fin des prolongations, le score est de 3 buts partout et pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde de football, un match va se jouer aux tirs au but. Et la France n’affrontera pas l’Italie. Sur le terrain, les larmes de Séville sont bien là, elles coulent sur les joues des joueurs français...
"Vous faites revivre un moment plus qu'important, au-delà d'un match de football de Coupe du monde d'une demi-finale, avec cette possibilité d'aller en finale pour l'Equipe de France", démarre Alain Giresse, joint par téléphone par Flavie Flament dans Jour J.
"C'est un match tellement chargé de moments émotionnels, que ça ravive cette période-là qui laisse un souvenir énorme parce qu'il est mélangé de la joie, de désespoir, de la crainte. Il y a tout eu dans ce match", poursuit l'ancien joueur de l'équipe de France.
Séville ce n'est plus une ville, c'est un match
Alain Giresse
Flavie Flament demande ensuite à Alain Giresse à quel niveau d'émotion et d'intensité il place ce match dans sa carrière. "C'est le numéro 1 (...) Séville, ce n'est plus une ville, c'est un match. L'intensité émotionnelle qu'on a vécue, rien ne peut l'égaler à ce jour", confie Alain Giresse.
Alain Giresse explique ensuite qu'il est incapable de revoir ce match de Séville en entier. "Évidemment, on a toujours envie de revenir sur un match, et j'ai commencé à le regarder (...) À partir du troisième but, je ne regarde pas, car, c'est de la douleur. Ça fait mal alors j'arrête-là et je n'ai jamais été plus loin que ça", conclut le joueur.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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