Depuis jeudi 7 mars, vous pouvez voir dans les rues des grandes villes françaises et européennes des clitoris un peu partout. À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, des milliers de volontaires ont collé des affiches montrant le fameux organe du plaisir féminin avec des slogans tels que : "It’s not a bretzel" ("Ceci n’est pas un bretzel"), "It's not an alien" ("Ceci n'est pas un alien") ou encore "It's not an emoji" ("Ceci n'est pas un emoji").
Les chiffres feraient presque frémir : un quart des filles de 15 ans ne savent pas qu’elles possèdent un clitoris et 83 % ignorent sa fonction érogène, selon une étude du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes publiée en 2016.
Partant de ce constat, des militantes féministes notamment Julia Pietri, créatrice du compte Instagram Gangduclito, Bouchera Azzouz et Ouarda Sadoudi de l’association Féminisme populaire et Axelle Jah Njiké, administratrice du Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS), ont lancé cette campagne d’affichage. Elles ont également publié une tribune dans Le Monde, "Nous devons lutter contre l'analphabétisme sexuel", soutenue par Angèle, Daphné Burki ou encore Lisa Azuelos.
"On veut inonder les rues de clitoris pour sensibiliser à l’éducation sexuelle. Les gens ne savent pas toujours ce que c’est, quel que soit leur âge. Généralement quand on leur explique que c’est l’organe du plaisir féminin, ils se sentent cons", assure Julia Pietri.
Selon les auteures de la tribune, seul un manuel de sciences et vie de la terre (SVT) sur huit représenterait correctement le clitoris. Elles ont donc lancé une pétition en ligne pour réclamer à Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, l’introduction obligatoire du clitoris sur les planches d’anatomie dans tous les manuels de SVT. La pétition a recueilli près de 35.000 personnes en une semaine.
Depuis 2001, l'article L312-16 du Code de l’éducation dispose qu'"une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène". Ce n’est en réalité que très peu appliqué.
D’après le rapport relatif à l’éducation à la sexualité publié en 2016, le nombre de classes ayant reçu au moins les trois séances obligatoires est relativement faible : 47% en CM2, 10% en sixième, 21% en quatrième, 12% en seconde. Marlène Schiappa a publié une circulaire en septembre dernier pour faire appliquer cette mesure.
En France, de plus en plus de comptes sur l'éducation sexuelle sont créés et notamment sur l'éducation à la sexualité féminine. Depuis plusieurs mois, Instagram regorgent de compte comme celui de Jemenbatsleclito, ouvert en octobre 2018 et déjà suivi par plus de 160.000 abonnés.
Pour la créatrice du compte, la méconnaissance de l’anatomie féminine provient du manque d’éducation à la sexualité dans le cadre familial et scolaire. "Les parents se doivent d’expliquer à leurs enfants comment est fait leur corps, mais dès qu’on parle de sexe, ça devient tabou." explique-t-elle.
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