C'est un grand classique de la culture du viol. Patrick Sébastien a donné ce lundi 22 octobre son avis sur le mouvement de libération de la parole des femmes #MeToo.
"Je suis totalement pour dénoncer les salopards. J’en connais, j’en ai croisé, des salopards. C’est infernal de se faire agresser", a-t-il d'abord affirmé sur RMC avant de poursuivre : "Après, il faut faire la part des choses. Il y a une bienveillance à dénoncer un salopard et il y a une malveillance à dénoncer n’importe qui à tort et à travers. J’ai un peu de mal avec certaines victimes, qui ont les seins dehors, les fesses à l’air", a alors ensuite assuré Patrick Sébastien.
Sur le plateau, Anasse Kazib, cheminot et militant Sud-Rail, a alors lancé à l'attention de l’animateur que ça ne changeait rien pour les victimes. Clap de fin.
La séquence en question n'est pas passée inaperçue notamment auprès de Cécile Duflot. L'ancienne ministre du Logement s'est emparée de son compte Twitter pour revenir sur cet épisode dans une suite de messages qu'elle a intitulée : "Les seins, Patrick Sébastien et comment les stéréotypes nous empêchent d’avancer".
L'actuelle directrice générale d'Oxfam France est revenue sur le vocabulaire choisi par Patrick Sébastien pour qualifier les victimes de violences sexuelles : "Ce qui est intéressant c’est qu’il parle de victimes mais dit clairement 'j’ai un peu de mal' que donc elles seraient en fait coupables. Et c’est tout le problème des violences sexistes. Les hommes ont intégré qu’il y avait une sorte de circonstance atténuante...", explique Cécile Duflot dans ce message posté mardi 23 octobre, au lendemain de la diffusion de la séquence.
S'en suit alors toute une réflexion autour de la culture du viol, où la société elle-même induit aux femmes qu'elles sont responsables des violences dont elles sont les victimes. Problème : la culpabilité empêche de parler et de dénoncer les agresseurs.
Cécile Duflot a bien noté la remarque lancée par Anasse Kazib à l'attention de Patrick Sébastien. "Ça c’était très rare avant", a-t-elle assuré avant de rappeler que le combat pour l'égalité est avant tout "commun".
L'éducation sur les violences sexistes et sexuelles est on ne peut plus d'actualité. Les vêtements portés par les femmes victimes de violences sexuelles ne sont en rien un facteur expliquant les gestes dont elles pourraient être les victimes, faut-il encore le rappeler ? Il semblerait que oui.
L'année dernière aux États-Unis, une exposition a été présentée sur plusieurs campus américains avec cet objectif : en finir avec la culture du viol et cette question que beaucoup trop de victimes entendent encore aujourd'hui : "Tu étais habillée comment ?"
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