Comment le coronavirus a fait exploser le nombre de consultation de chirurgie esthétique

Caché derrière son masque, c’est le moment idéal pour changer de visage. La médecine esthétique est en plein essor ces derniers mois, surtout pour les petites interventions (injection d’acide hyaluronique ou coup de laser).

RTL s’est rendu dans la plus grande clinique esthétique d’Europe, la clinique des Champs Elysées. Les photos affichées au mur, avec des hommes aux abdos saillants et des femmes aux courbes parfaites, montrent qu’on se trouve dans le paradis du beau et du "corps idéal".

Marie n'a pas tout à fait 25 ans et vient pour la première fois. Cachée derrière son masque, elle explique que toucher à son visage était, il y a encore quelques mois, impensable. "J’aimerais enlever la poche que j’ai en dessous des yeux, j’ai toujours ce côté fatiguée. Avant, je ne regardais pas trop ce détail, mais vu qu’on ne regarde que le regard avec le masque, je suis complexée." Le médecin lui conseille des injections d'acide hyaluronique pour combler ces creux.

Avant la pandémie et les restrictions sanitaires, Marie n'avait jamais fait attention à ce détail. "Je suis web designer, je suis toujours devant l’écran" nous confie-t-elle. C’est ce retour qu’elle a d’elle dans les écrans, quand elle est en réunion Visio par exemple, qui l’a fait complexer : "c’est en regardant l’écran que je me dis, mais en fait, je ressemble vraiment à ça ? Depuis que je suis en télétravail, ça me dérange." La jeune femme met même parfois des lunettes pour cacher ces cernes. "J’aimerais bien être libérée de ça, je n'attends que ça."

Quelques minutes et 450 euros plus tard, Marie est dans une salle de bloc avec le docteur. Une longue aiguille vient injecter deux fois de l'acide hyaluronique sous chacun de ses yeux, le tout sans anesthésie. La jeune femme affirme n'avoir "aucune douleur".

Pendant deux semaines, Marie va avoir des bleus sous les yeux, mais elle est en télétravail "je profite du fait que personne ne me voit et qu’on se cache derrière le masque pour faire cette injection." Sa convalescence se fera à l’abri des regards. C’est en partie pour ça qu’on explique cette explosion ces derniers mois : les confinements successifs, le télétravail et le prix (entre 200 et 500 euros pour ces petites interventions). Cette clinique est passée de 90.000 à 200.000 rendez-vous en moins de deux ans.

L'effet zoom

Bien que les bénéfices de ce genre d'intervention ne durent que six mois, les cliniques de chirurgie esthétique ont enregistré une augmentation de 20% à 30% des demandes de consultations depuis le début de la pandémie.

Une "nouvelle maladie" que les spécialistes ont appelée "l’effet zoom". On ne s’est jamais autant regardé, parfois pendant plusieurs heures d’affilée et certains se trouvent des défauts.

D'après Michael Stora, psychologue, "étrangement quand vous faites du zoom, vous vous voyez en train de parler, ce qui d’habitude n’existe pas. Il y a cet effet de miroir qui fait que les gens se sont retrouvés à focaliser, non pas sur le message qu’ils transmettaient, mais sur leur ‘eux’ en train de parler." Pour le psychologue, certaines personnes ont accusé un de leur "défaut" physique pour expliquer leur mal-être provoqué par les confinements et la pandémie.

Depuis la pandémie, notre visage est donc devenu notre meilleur ennemi. L’augmentation des interventions et des rendez-vous concernent principalement des retouches.   

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