Au micro de Flavie Flament dans Jour J, Robert Belleret, journaliste, écrivain et auteur de Vies et légendes de Charles Aznavour, vous raconte les plus grands moments de ce géant de la chanson française. Si vous écoutez précisément le répertoire de Charles Aznavour, vous comprendrez combien chacune de ses chansons est une petite lanterne qui permet d'avancer sur le chemin de l'existence.
En 1972, le chanteur et compositeur sort Comme ils disent. Une chanson qui aborde pour la première fois l’homosexualité de manière inédite. D’ordinaire, les chansons à ce sujet étaient plutôt "frivoles", très souvent "désagréables et odieuses", décrit le journaliste Robert Belleret. Charles Aznavour en parle sous un nouvel angle : à la première personne.
"La chanson était assez révolutionnaire car elle a marqué son époque, c’était la première fois qu’un chanteur qui en est aussi l’auteur et le compositeur (de la chanson, ndlr) parle de l’homosexualité à la première personne. Ça c’est gonflé. Quand il en parle à son entourage, à ses amis, sa famille, ses agents, on lui dit : 'Oui ce n’est pas mal, mais à qui tu vas la donner, qui va la chanter ?'. Et il a répondu :‘C’est moi, ça ne peut être personne d’autres’. Ce monologue qui est assez poignant, très audacieux, personne n’avait osé faire ça avant", poursuit Robert Belleret. "Il était très novateur en écrivant cette chanson", ajoute-t-il.
"J’habite seul avec maman, dans un très vieil appartement Rue Sarasate…" Ces mots vous disent peut-être quelque chose, et vous paraissent évidents, mais l’auteur-compositeur a connu, parait-il la plus grande difficulté d’écriture qu’il ait rencontrée dans sa carrière. "Oui c’est une rue qui existe, mais il lui fallait une rime en [ate]. C’est là toute la difficulté", soutient l’écrivain spécialiste du chanteur.
Au-delà des difficultés qu’il a pu rencontrer en l’écrivant, Charles Aznavour a écrit une chanson considérée comme "un peu ambiguë" selon Robert Bellerat. "Elle a donné lieu à quelques polémiques. Il le fait sans méchanceté, sans surtout la volonté de blesser. Donc c’est pour ça que c'est passé, je pense. Lui, il dira qu’il s’est inspiré d’un assistant, moi, j’ai tendance à penser, car je connais assez bien son parcours, qu’il s’est inspiré d’un garçon qui était homosexuel et qui était très amoureux de Charles Aznavour, qui s’appelait Claude Figus", déclare le journaliste.
Claude Figus était complètement fasciné par l’artiste et lui a servi un peu d’assistant. Il ne lui a cependant jamais déclaré sa flamme, d’après l’écrivain spécialiste du chanteur. "Ce Claude Figus grâce à Aznavour a rencontré Edith Piaf, il a été le petit confident et copain de Piaf. Il était très drôle, mais justement il avait aussi des traits que Charles décrit dans la chanson en disant "on lapide des gens avec des formules assassines", un peu langue de vipère mais avec de l’humour et je pense que c’est lui le vrai modèle de Charles", conclut le journaliste Robert Bellerat dans Jour J.
Jour J, c'est l'émission des grands entretiens d'actualité internationale, culturelle, économique et politique. Chaque jour sur RTL de 20h à 21h et en podcast, Flavie Flament reçoit un acteur de l'actualité et revient avec lui sur une date fondamentale de sa vie.
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