Séismes au Japon : comment expliquer que les bâtiments résistent ?

Le 1er janvier, un séisme survenu au Japon a fait plusieurs centaines de victimes. Ce drame s’ajoute à la longue liste des tremblements de terre qui ponctuent l’histoire du Japon. Il faut compter 1000 secousses chaque année. Face à cette menace permanente, on a longtemps préféré les parois en papier et les paravents légers, moins menaçants en cas de séisme que des murs de briques. Les Japonais ont même inventé l’architecture antisismique. 

La pagode Hōryū-ji située à 500 kilomètres à l’ouest de Tokyo, résiste depuis 1.400 ans à toutes les secousses qui l’ont ébranlée. Ses 5 étages et ses 32 mètres de haut sont toujours debout. Mais comment les architectes de l’époque ont-ils réussi un tel prodige ? Grâce à une ingénieuse structure en bois, assurant l’absorption et la dissipation des ondes sismiques. Un pilier central est simplement posé sur le sol et s’élève jusqu’au sommet de l’édifice, permettant à toute la construction d’osciller sans s’effondrer. En cas de séisme, le bâtiment accompagne tout simplement les mouvements du sol, sans rupture et sans affaissement.

Le 1er septembre 1923, à 11 h 58, la terre a tremblé à Tokyo. L’ambassadeur de France dans la capitale, qui s’appelait Paul Claudel témoignera de l’effroi que lui a inspiré le séisme : "C’est une chose d’une horreur sans nom que de voir autour de soi la grande terre bouger comme emplie d’une vie monstrueuse". Mais ce n’était que le début du drame : usines éventrées, braséros renversés, les incendies allaient provoquer un embrasement général de la ville. Les pauvres gens brûlés par les flammes se jetaient dans le fleuve Sumida où l’on a repêché ensuite de nombreux cadavres calcinés. Le bilan humain est terrible : 150.000 morts. Le séisme de moins d’une minute a détruit les deux-tiers de Tokyo et les quatre-cinquièmes de Yokohama. 

Les Japonais à la pointe de la technologie

Depuis le 1er septembre 1923, le Japon a imposé la mise en place des normes strictes de construction : la structure du bâtiment est protégée des mouvements du sol par des couches de plomb, d’acier et de caoutchouc. Le bâtiment bouge ainsi très peu, même durant les secousses les plus violentes. Résultat, lors du terrible séisme de mars 2011, des ponts se sont écroulés, des routes se sont ouvertes mais tous les bâtiments sont restés debout, même les tours les plus hautes.

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31/07/2025 à 02:00 - 22m35s

Toutes ces précautions n'empêchent malheureusement pas un bilan tragique. Face à la colère de la Terre, les mesures antisismiques ont montré leur limite. En 2011, les bâtiments ont peut-être tenu mais la secousse et le tsunami qui a suivi ont fait 20.000 morts, sans compter l’accident nucléaire de Fukushima qui a contaminé les eaux pour longtemps.

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