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Un bouquiniste près de Notre-Dame de Paris
Crédit : JOEL SAGET / AFP
Lorànt Deutsch est très fâché. Les bouquinistes situés sur les quais de Seine devront enlever leurs emblématiques boîtes vertes pendant les Jeux olympiques de Paris en 2024, suite à une demande de la préfecture de police de Paris. Pour le férus d'Histoire, c'est "sacrifier un peu de l’âme de Paris sur l’autel des Jeux olympiques".
Une pétition réunissant 17 000 signatures et les protestations de l’Académie française n’ont servi à rien, les bouquinistes devront bien déménager car le préfet de police craint que ces boîtes ne dissimulent des armes ou des explosifs. Si les images de ces boîtes démontées brisent le cœur des Parisiens, ce n'est pas la première fois que l’on essaye de chasser les bouquinistes des quais de la Seine.
En 1899 déjà, la municipalité parisienne a voulu nettoyer les quais de la rive gauche de ces marchands. On les trouvait vieillots, anachroniques, dépassés par la modernité. Parce que la modernité, à l’époque, c’étaient les nouveaux omnibus à vapeur qui lâchaient leur panache de fumée blanche le long des quais et surtout la gare d’Orsay, dont la construction s’achevait à peine. Le nouveau Paris de la fin du XIXe siècle voulait en finir avec ces vieux bouquins dont les boîtes accrochées au parapet semblaient dénaturer la ligne droite de la nouvelle esthétique urbaine.
Les bouquinistes sont là depuis 400 ans. En 1614, les libraires-colporteurs — c’est comme ça qu’on les appelait — occupaient quelques-unes des petites corbeilles de pierres du Pont Neuf pour y vendre poèmes et romans. La clientèle accourait sur ce Pont Neuf, un lieu incroyablement moderne. Il n'y avait pas de construction dessus, on pouvait donc voir la Seine, il y avait un superbe panorama.
Il y avait des trottoirs pour les piétons, les premiers trottoirs de Paris. On pouvait donc feuilleter les livres proposés par les libraires sans craindre de se faire renverser par un carrosse. De plus, la généralisation de l’imprimerie permettait de distribuer tellement de livres à vendre que les libraires-colporteurs ont finalement quitté le Pont Neuf. Ils se trouvaient un peu à l’étroit et se sont donc fixés le long des quais. Dès 1752, on les a appelés les "bouquinistes", puisqu’ils vendaient des bouquins, c’est-à-dire de vieux livres aussi mystérieux que défraîchis.
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