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Pourquoi utilise-t-on l'expression "poser un lapin" ?
Dans une minute, vous saurez d’où vient l’expression "poser un lapin".
L'expression "poser un lapin" prend source au XVIIe siècle, au temps où l’on se déplaçait en diligence. Pour arrondir leurs fins de mois, les conducteurs prenaient un voyageur supplémentaire auquel il faisait payer le transport un peu moins cher.
Et pour cause, faute de place, celui-ci se retrouvait avec les bagages, sous une bâche. Caché comme un lapin dans son terrier. D’où ce nom de code.
Un nom de code, histoire de rester discret, car les conducteurs se gardaient bien de signaler ces voyageurs clandestins à leur employeur. Ainsi, l’argent tombait directement dans leur poche et ils disaient donc : "J'ai posé un lapin à mon contrôleur de recettes". Traduction : "J’ai pris quelqu’un en loosedé et j’ai rien dit."
Après les conducteurs de diligence, un autre corps de métier s’est emparé de l’expression : les prostituées. Il existe toujours un lien très étroit entre le lapin et le sexe, pas uniquement à cause de l’expression "chaud lapin".
Pourquoi cette expression ? Une racine latine commune ; "cuniculus", qui signifie "galerie souterraine". Voilà pourquoi un connil était, au Moyen-Âge, le mot pour désigner un lapin. Et aussi celui pour nommer le sexe d’une femme. D’ailleurs, l’élevage des lapins, c’est la cuniculture. Et en matière de sexe, en enlevant culture et en gardant "cuni", on tombe sur un mot que j’ai sur le bout de la langue, si je puis dire…
Les fameux "poseurs de lapin"
Les prostituées, elles aussi, faisaient discrètement des clients sans les déclarer à leur souteneur. Clients qui parfois partaient sans payer. Et là évidemment, les filles ne pouvaient rien faire puisque leur mac n’était pas au courant. Ces messieurs qui filaient sans régler, elles les appelaient des "poseurs de lapin". Mais là ce n’était pas en référence aux diligences mais aux fêtes foraines.
Mais pourquoi un "lapin" ? Quel rapport avec cet animal ? À cette époque, dans les foires, on posait un lapin vivant sur un tourniquet, il fallait le viser et le toucher pour gagner de l’argent. Ça semblait facile mais en fait, comme le jeu était truqué, on n’arrivait jamais à toucher l’animal.
En gros, on attendait, on espérait un gain qui n’arrivait jamais. Et qui donc nous posait un lapin. Une forme de tromperie similaire à un client non déclaré à son patron dans une diligence ou à une prestation non réglée à une fille de joie.
