Ce vendredi 7 mars est marqué par la Journée internationale des droits de la femme. Ce jour a été rendu officiel en 1982 par François Mitterrand et sa ministre des Droits de la femme, la première de l’histoire de France, Yvette Roudy.
Mais bien avant cette date, c'est en 1907 que s'est joué un épisode important pour la cause féminine, à l’initiative d’une sage-femme d’origine anglaise, Jeanne Schmahl. Influencée par les suffragettes anglaises qui réclament le droit de vote, cette féministe vise autre chose qui lui semble plus capital : l'argent.
Depuis 1804 et le Code civil napoléonien, les femmes en France ont le statut de mineures et sont considérées comme des enfants. Elles ne peuvent donc pas travailler, ni faire ce qu’elles veulent de leur salaire sans l’autorisation de leur mari. Une situation ubuesque puisqu’avec la révolution industrielle, au début du XXe siècle, les femmes représentaient un tiers de la main-d’œuvre.
Pour calmer d’éventuelles envies d’émancipation, les hommes ont lâché un peu de lest. Depuis 1881, elles pouvaient ainsi ouvrir un livret de caisse d’épargne sans l’autorisation de leur mari. Par contre, pour en retirer de l’argent, il fallait toutefois leur aval.
En 1894, la fameuse Jeanne Schmahl parvient à convaincre un homme, le député radical Léopold Goirand, de porter avec elle un projet de loi qui vise à donner le droit aux femmes mariées de percevoir directement leur salaire, de l’épargner, d’investir et même de vendre des biens acquis grâce à leurs revenus, sans l’autorisation de leur mari.
Il va falloir 13 ans de débats et de combats pour que cette loi soit votée le 13 juillet 1907. Ce qui fait pencher la bascule, c’est un argument-massue de Léopold Goirand : "Cette loi va protéger les femmes sous la coupe d’époux alcooliques ou violents." Mais si elle est votée, c’est aussi grâce à un compromis.
Les biens achetés avec le salaire de la femme restent sous l’administration du mari. Et s’il estime que son épouse fait n’importe quoi de son argent, il peut aller au tribunal pour en reprendre le contrôle. Cette loi est néanmoins une première brèche symbolique dans le patriarcat.
Mais la route pour acquérir d’autres droits sera longue. En 1938, la femme mariée devient officiellement majeure. Elle peut désormais entamer des démarches en justice et demander seule des papiers d’identité. En 1944, les Françaises obtiennent le droit de vote.
Enfin, en 1965, la loi autorise les femmes à travailler, ouvrir un compte bancaire et signer des chèques sans l’autorisation de leur mari. C’était il y a seulement 60 ans. "La femme est l’avenir de l’homme", disait Aragon, mais il a quand même fait le maximum pour la garder dans le passé.
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